Ghannouchi-BouteflikaRached Ghannouchi, président d’Ennahdha, a adressé, samedi, un message de félicitation au président algérien pour sa réélection à la présidence.

Une phrase laconique, qui traduit la gêne des islamistes tunisiens vis-à-vis de leurs «frères» algériens, opposés à la réélection de Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat consécutif.

Rached Ghannouchi s’est donc contenté du strict minimum, un communiqué de deux lignes diffusé sur la page Facebook du parti, mais pas de déclaration aux médias.

Cette volonté évidente de ménager les deux parties opposées en Algérie risque, cependant, de les mécontenter toutes les deux.

Les partisans de Bouteflika verrait dans le message d’Ennahdha une tiédeur et un manque d’enthousiasme qui trahiraient les véritables sentiments des islamistes tunisiens à l’égard du pouvoir actuel en Algérie.

Quant aux islamistes algériens, ils auraient de bonnes raisons de se sentir lâchés voire trahis par leurs «frères» tunisiens.

Reste une troisième partie qui pourrait être vexée par le soutien «contre-nature» d’Ennahdha à la dictature laïque algérienne, laquelle n’a jamais été tendre à l’égard des islamistes.

Il s’agit, on l’a compris, des militants de base d’Ennahdha, qui ne cessent de reprocher à leur mouvement de multiplier les concessions et de tourner le dos à ses principes fondateurs.

Là aussi, Rached Ghannouchi va devoir faire preuve de grande pédagogie pour justifier... l’injustifiable, au moment où on ne compte plus les démissions au sein de son mouvement. Comme quoi la duplicité et le double langage ont toujours des limites...

I. B.