Une version de la Constitution en dialecte tunisien vient d'être réalisée par l'Association tunisienne de droit constitutionnel (ATDC), pour vulgariser des droits et devoirs des citoyens.
Par Yüsra N. M'hiri
L'ATDC a tenu une conférence de presse, jeudi à Tunis, pour présenter la nouvelle Constitution tunisienne, votée le 27 janvier 2014, dans une version plus accessible, en arabe dialectal tunisien.
La «traduction», qui a exigé 3 mois de travail, a été réalisée par Salsabil Klibi, Salwa Hamrouni, Hana Ben Abda et Chawki Gaddes. Farhat Horchani, président de l'ATDC, a, pour sa part, révisé le texte final de ses collègues du point de vue juridique, et Anouar Moalla, journaliste et communicateur, pour les aspects de communication.
«C'est plus qu'une simple traduction de l'arabe littéraire au dialectal tunisien. Il s'agit d'une explication dans notre langue maternelle des dispositions du texte fondamental, qui, pour assurer sa fonction fondatrice, doit être intériorisé par le peuple tunisien», a expliqué Chawki Gaddes, secrétaire général de l'association. Et d'ajouter: «Plus de 400 associations ont déjà demandé à recevoir le document». C'est dire l'intérêt qu'il suscite et son utilité au regard de l'ensemble des acteurs sociaux.
Des copies de la nouvelle Constitution en dialectal tunisien seront mises à disposition de toute association qui voudrait mener une action de vulgarisation de son contenu juridique. Une version en format PDF sera, également, bientôt en ligne et l'association souhaite réaliser, en plus, des enregistrements audio téléchargeables en MP3, dans le but d'aider le plus grand nombre de citoyens à s'approprier la nouvelle Constitution. Des campagnes de lecture publique du texte seront, également, programmées dans les régions défavorisées.
De gauche à droite : Chawki Gaddes, Hana Ben Abda, Farhat Horchani, Salwa Hamrouni et Salsabil Klibi.
«Cette version n'est pas faite pour les illettrés qui, de toute façon, ne pourraient pas la lire, mais pour faciliter la lecture et la compréhension de la loi fondamentale par tous les Tunisiens, toutes catégories sociales confondues, car il s'agit d'un texte qui met noir sur blanc leurs droits et leurs devoirs et scelle le contrat qui les lie à l'Etat et vise versa», a souligné M. Horchani.
Pour l'ATDC, cette initiative a une valeur essentiellement pédagogique et citoyenne, et la version de la nouvelle Constitution en dialectal «ne peut, en aucun cas, tenir lieu de version officielle», a tenu à préciser Mme Klibi. Précision de taille...
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