Des membres de l'Union des jeunes du Watad (UJW) ont manifesté, jeudi, à Tunis, à l'occasion de la journée mondiale contre l'Impérialisme. Et contre Ennahdha...
Par Yüsra N. M'hiri
Ils étaient quelques dizaines. Des jeunes membres du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad, gauche radicale), qui se sont rassemblés à l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, pour manifester et dénoncer les méfaits de l'impérialisme dans le contexte de la crise économique tunisienne. Sans surprise: Ennahdha en a eu, lui aussi, pour son grade.
A tout seigneur tout honneur: les jeunes du Watad ont scandé des slogans hostiles au parti islamiste, accusé d'avoir contribué à la crise économique de la Tunisie, ce qui n'est pas totalement faux, et, sans transition aucune, d'avoir aussi, dans la foulée, «vendu le pays au Qatar et aux Etats-Unis». Ce qui, on l'imagine, mériterait toute une démonstration...
Les portraits du défunt leader de la gauche Chokri Belaïd toujours présents.
Les slogans dans les pancartes s'en prenaient également à la «troïka». On reproche au gouvernement de coalition, qui a démissionné en janvier dernier, de n'avoir rien fait pour le développement des régions défavorisées. Mais pas seulement. «Ils n'ont fait que se remplir les poches», s'indigne un jeune militant. «Ils sont complices d'un plan machiavélique mis en place par les Frères Musulmans pour imposer une dictature islamiste dans notre pays avec l'aval des Américains et des pays du Golfe», renchérit son camarade, qui ne craint pas de mélanger torchons et serviettes. Il ajoute: «Les citoyens doivent être conscients du bilan catastrophique des Nahdhaouis et ne pas voter pour eux aux prochaines élections, sinon ils causeront notre perte».
La manifestation a également été une occasion pour rappeler que la vérité à propos de l'assassinat de Chokri Belaïd, n'a pas encore été révélée. Les jeunes agitaient, d'ailleurs, des portraits de l'ex-secrétaire général du Watad, assassiné le 6 févier 2013, par des extrémistes religieux.
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