Raoudha-Laabidi-Moncef-MarzoukiLa présidente du syndicat des magistrats Raoudha Laâbidi ironise sur le populisme de Moncef Marzouki, qui oublie d'être à la hauteur de sa charge présidentielle.

La pression monte d’un cran, chaque jour, dans l’affaire des martyrs de la Révolution. Hier, une dizaine de parents des martyrs et des blessés de la Révolution, campant sur la Place des droits de l’Homme à Tunis, ont entamé une grève de la faim sauvage en signe de protestation contre les jugements de la Cour d’appel militaire.

«Le tribunal militaire n’a pas rendu justice à nos enfants (…) Il s’agit là d’un complot dont nous ne permettrons pas l’exécution», a lancé l’un des membres de ce collectif, Ali Mekki, qui a exigé l’invalidation du jugement en question, l’interdiction de droit de voyage à l’étranger des présumés coupables et le transfert du procès à la justice civile.

Hier, également, le syndicat des juges a rompu le silence, par la voix de sa présidente Raoudha Laâbidi, pour dénoncer la confusion que suscite cette affaire et épingler notamment «le choc» que le président provisoire de la République affirme avoir subi.

Pour Mme Laâbidi, il y a eu «précipitation» et la réaction de certains partis, organisations et associations de la société civile est exagérée. Tout le monde, dit-elle, gagnerait à connaître les détails et les justifications du verdict de la Cour d’appel militaire.

Commentant l’attitude de M. Marzouki, la présidente du syndicat des juges a déclaré: «Lorsque le président de la république, qui est supposé prendre de la hauteur et donner l’exemple en pareilles circonstances, réagit comme il l’a fait, alors que le tribunal militaire n’a toujours pas rendu public le rapport détaillé de son jugement, et qu’il dise qu’il a été choqué par le verdict, plus rien ne devrait nous étonner».

Ironisant sur ce «choc» du locataire du Palais de Carthage au micro de l’émission ‘‘A la page’’ de Mosaïque FM, Mme Laâbidi a expliqué qu’elle «souhaite qu’il (le président provisoire, NDLR) se remette de son choc. Mais, qu’il sache – et que tout le monde sache – que la Justice ne fait pas son travail pour choquer ou ne pas choquer les gens, ou donner satisfaction à l’opinion publique. La Justice rend justice, sur la base des dossiers qui lui sont remis. Et il est surprenant que des personnes et des organisations, çà et là, réagissent de cette manière sur une affaire et sur des dossiers dont elles ignorent les contenus et des pièces qu’elles n’ont pas consultées».

Marwan Chahla

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