Est-ce le prélude à un retournement spectaculaire de la politique de la Grande Bretagne vis-à-vis des Frères musulmans?
On est en droit de le supposer après la désignation, par le chef du gouvernement britannique David Cameron, d’une commission d’enquête sur les activités de cette organisation, présidée par l’ambassadeur de sa majesté auprès du Royaume Saoudien, et le discours fleuve de l’ancien Premier ministre Tony Blair où il a considéré que l’ennemi principal des démocraties occidentales n’est pas la Chine ou la Russie mais l’islam radical. En effet, lors d’une conférence donnée à Londres sur l’avenir du Moyen Orient, Blair a considéré que la montée de l’islam radical dans toutes ses variantes et en particulier l’islam politique constitue un danger surtout au Moyen-Orient, où se situent les plus grandes réserves de pétrole. Cet islam-là, selon Blair menace l’open-society et les valeurs de démocratie et de tolérance. Il a pris pour exemple l’Egypte où le gouvernement des Frères musulmans n’a pas seulement mal gouverné le pays mais a voulu détruire les traditions civiles de l’Etat pour imposer le modèle sociétal de l’islam politique. La réaction de millions de gens à cette tentative était, selon lui, légitime ainsi que la prise du pouvoir par l’armée. Aussi a-t-il exhorté l’Occident à soutenir Al-Sissi. Concernant les Frères musulmans, il a déploré cette tendance des Occidentaux à séparer leur projet idéologique de leurs actions car, selon lui, elle est responsable de la violence et du radicalisme islamique. C’est là, on l'a compris, une critique directe de la politique suivie jusqu’à lors par les Anglais et aussi les Américains. Il a traité la pensée politique des «Frères» de destructrice et de dangereuse, et appelé à ne pas la traiter comme un point de vue car elle génère le terrorisme et le radicalisme. La presse britannique a largement diffusé ce discours de quatre heures qui a donné lieu à de nombreux commentaires. Imed Bahri |
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