M. Samir Laabidi va cumuler les fonctions de ministre de la Communication et de Porte parole du gouvernement. Ce nouveau poste, qu’il est le premier à étrenner, il va devoir lui donner sens et consistance.


L’homme ne manque pas d’atouts: jeune, dynamique, ambitieux, un peu trop au regard de certains de ses collègues, avec des dons de tribun et de communicateur acquis du temps où il sévissait dans les organisations estudiantines et les cercles de la société civile.
Son appartenance régionale – il est né à Gafsa le 8 janvier 1962 – sera un atout supplémentaire. Région indomptable et rebelle, celle-ci se reconnaîtra sans doute en lui et se sentira un peu mieux représentée au sein du gouvernement. D’autant que son représentant n’a rien d’un commis de l’Etat en costume gris, et tout d’un vrai politique.   
Ancien secrétaire général de l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), vivier où sont formés la plupart des hommes politiques tunisiens, M. Laabidi est titulaire d’un diplôme supérieur en Droit international et en Relations internationales et du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa). Ancien auditeur de l’Académie de droit international de La Haye, il entame sa carrière professionnelle en qualité d’avocat et d’arbitre en droit commercial international. Acteur incontournable de la société civile tunisienne et maghrébine, il a participé à plusieurs conférences internationales sur la jeunesse, les droits de l’Homme et les relations internationales.
De 1996 à 2000, il a présidé la commission de l’éducation, de la culture et de la jeunesse au sein du Conseil économique et social (Ces), avant de présider celle des relations extérieures et de la coopération internationale au sein de la même instance.

samir laabidi
Samir Laabidi en visite au complexe sportif de Jayyara, quartier populaire à l'ouest de Tunis

Nommé, en 2005, ambassadeur, représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Office des Nations-Unies à Genève, de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et de la Conférence du désarmement, il fait l’apprentissage de la diplomatie onusienne, tout en mettant à profit ses réseaux associatifs et sa bonne connaissance des arcanes de la société civile mondiale. Son entrée au gouvernement, en août 2008, en sa qualité de ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique, poste qu’il a occupé jusqu’à sa récente nomination, a été le juste couronnement d’un parcours balisé, porté par une forte volonté et un caractère forgé dans l’adversité des débats sur les droits de l’Homme.
A ce poste, M. Laabidi s’est illustré par une activité débordante que d’aucuns ont assimilé à de l’activisme. Toujours sur la brèche, il recevait les responsables sportifs nationaux et étrangers à son bureau, accueillait les champions tunisiens à l’aéroport de Tunis-Carthage ou présidait des meetings politiques dans les régions.
Bien avant d’être nommé ministre de la Communication, M. Laabidi communiquait déjà sans modération. Ce qui augure d’un changement de style dans la fonction, dont les professionnels du secteur attendent beaucoup. Parions qu’ils ne seront pas déçus.  
L’autre atout indéniable du nouveau promu: une fidélité sans faille au régime incarné par le président Zine El Abidine Ben Ali, qu’il a rallié avec force conviction dès le changement du 7 novembre 1987 et qu’il a servi avec un zèle renouvelé.    
Auteur de plusieurs études sur le droit commercial international, l’arbitrage, les relations internationales et les droits de l’Homme, M. Laabidi est chevalier de l’ordre de la République, marié et père de deux enfants, ajoute sa biographie officielle.

I. B.

 

Ci-haut: M. Samir Labidi, représentant permanent de la Tunisie auprès du Bureau des Nations Unies à Genève et président de la Conférence pour le désarmement, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon (centre) et M. Sergei Ordzhonikidze, directeur général du Bureau des Nations Unies à Genève (mars 2008).

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