Les propos déplacés de Béji Caid Essebsi en direction d’un journaliste de l’agence Tap n’ont pas fini de susciter l’indignation dans les milieux médiatiques.
Ces propos sont d’autant plus déplorables qu’ils ont été tenus, samedi 3 mai, le jour même où les journalistes célébraient la Journée mondiale de la liberté de la presse et où plusieurs rapports dénonçaient les agressions dont ils sont l’objet quasi-quotidiennement dans l’exercice de leur métier. L'agence Tap a, d’ailleurs, dénoncé vivement, dans un communiqué, l'agression verbale dont a fait l'objet l’un de ses journalistes, pendant la couverture d'une conférence à Tunis, de la part du président du mouvement Nida Tounes. Ce dernier, qui n’a pas apprécié une question du journaliste Adel Riahi, a rabroué ce dernier de manière brutale, en tenant des propos méprisants à l’égard des «journalistes de son espèce» (sic !) Tout en exprimant son rejet de toute forme de violence à l'encontre des journalistes, la Tap tient à préciser que ces derniers «ont le droit de poser les questions qu'ils jugent appropriées et nécessaires pour éclairer l'opinion publique.» Elle insiste, aussi, sur le souci de sa rédaction de se tenir à égale distance des différentes factions politiques. Samedi, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a publié une déclaration dans laquelle il dénonce les agressions verbales à répétition du président de Nida Tounes en direction des journalistes. Le syndicat estime que toute agression contre la presse constitue une atteinte au droit du citoyen à l'information. Le Syndicat réagira avec toute la fermeté requise aux agressions prenant pour cible les journalistes quels qu’en soient leurs auteurs, et ce, afin de préserver la dignité des professionnels et de leur permettre d'accomplir leur noble mission, lit-on dans le même communiqué. En réaction à la controverse provoquée par M. Caïd Essebsi, des sources proches de Nida Tounes estiment que le journaliste Adel Riahi était venu avec l’intention de provoquer M. Caïd Essebsi. Ils soulignent également l’appartenance du journaliste au mouvement islamiste Ennahdha et avancent, comme preuve, le fait qu’il était chargé du bureau de presse du ministère de la Justice sous le mandat de Noureddine Bhiri. Quoique cela ne saurait justifier, en aucune manière, les propos du président de Nida Tounes... I. B. |
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