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Les pays concernés par les réseaux d'envoi des jeunes pour le jihad en Syrie, dont la Tunisie, s'organisent pour combattre ce phénomène qui prend une ampleur inquiétante.

Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles.

Une réunion ministérielle sur les combattants terroristes étrangers en Syrie a eu lieu, jeudi 8 mai 2014, à Bruxelles, en présence des ministres européens compétents mais aussi, pour la première fois, d'une délégation tunisienne .

La conférence, réunie à l'initiative de la Belgique, s'est tenue dans la lignée de précédentes réunions ministérielles européennes sur les mesures à prendre concernant la question de combattants terroristes étrangers en Syrie et sur l'impact du phénomène sur la sécurité intérieure des pays concernés.

Pour la première fois, ce rendez-vous européen a associé d'autres pays comme le Maroc, la Jordanie et la Tunisie. La délégation tunisienne était dirigée par le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou.

L'objectif était donc de poursuivre les discussions précédentes dans un groupe élargi et d'évaluer la coopération entre les pays concernés par le phénomène.

Les mesures de prévention, de détection de ces combattants et celles concernant leurs mouvements ont été examinées.

Les ministres se sont informés sur l'évolution de la situation au sein de chacun des pays, ainsi que sur les mesures qu'ils ont prises au niveau national.

Réunion ministérielle à Bruxelles sur le Jihad en Syrie

La Tunisie, le Maroc et la Jordanie sont associés pour la 1ère fois à cette réunion.

Plusieurs priorités ont été dégagées, dont la collecte et l'analyse des données PNR (Passenger Name Records) et API (Advanced Passenger Information), la détection des faux documents, l'usage de la biométrie dans les passeports et l'alimentation d'Interpol en informations sur les passeports volés, le signalement de personnes, les mesures de contrôle aux frontières, l'échange d'informations et la sécurité de l'aviation.

Des mesures concrètes ont été prises, mais celles-ci n'ont pas vocation à être divulguées car il s'agit de «mesures de sécurité confidentielles, qui ne peuvent faire les grands titres de la presse mais s'avèrent d'une efficacité redoutable», a précisé la ministre de l'Intérieur belge Joëlle Milquet.

Plusieurs milliers de Tunisiens ont quitté la Tunisie pour faire le jihad en Syrie, même si ce chiffre reste difficilement quantifiable en l'absence de relations diplomatiques entres les deux pays. En Europe, les différents services de renseignement estiment à 2.000 le nombre de jeunes européens présents en Syrie pour faire la «guerre sainte».

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