Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), qui était accompagné par un groupe de députés, s’est rendu, samedi 10 mai 2014, à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, pour y rencontrer les habitants et leur expliquer les avantages qu’offre la nouvelle constitution.

M. Ben Jaâfar et la délégation de députés ont été inexplicablement retenus au bureau du gouverneur de la région et n’ont pu être au rendez-vous fixé, à 14H30, dans la salle de l’Iset où devait se tenir la rencontre.

Entretemps, des protestations ont éclaté dans la salle. Des copies de la Constitution ont été déchirées et des slogans hostiles à Ben Jaâfar et aux députés ont été scandés. Ces derniers, qui sont rentrés aussitôt à Tunis, l’ont donc échappé belle.

«Nous n’avons pas besoin qu’ils nous expliquent la Constitution. Ceux qui l’ont rédigée ne nous représentent pas. Ils reprennent exactement les mêmes méthodes condescendantes de Ben Ali. Et permettent aux Rcdistes de revenir sur les devants de la scène. Ce sont des opportunistes, des traîtres et ils sont venus seulement pour mener leur campagne électorale», a déclaré l’un des jeunes présents à Kapitalis.

Les députés dégagés, aujourd’hui, par des jeunes révoltés de Sidi Bouzid sont Mustapha Ben Jaâfar (Ettakatol), Badreddine Abdelkefi (Ennahdha), Mohamed Tahar Tlili (Ennahdha), Baya Jaouadi (Ennahdha) et Mohamed Hamdi (Tayar El-Mahabba).

On fera remarquer que M. Ben Jaâfar était à la tête d'une délégation constituée de députés nahdhaouis. Et ça ne s'invente pas... 

Z. A.

Illustration: La tribune où Ben Jaâfar et les députés ne sont pas montés.