Le bureau exécutif de Nida Tounes, réuni aujourd’hui dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis, a pris cette décision pour mettre fin (momentanément ?) à la crise qui secoue le parti depuis plusieurs semaines.

La proposition de créer ce comité où seraient représentées toutes les tendances coexistant au sein de Nida Tounes (Destouriens, Rcdistes, gauchistes, syndicalistes, indépendants...), a été présentée par un grand nombre de dirigeants du parti. Et elle a été acceptée par Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, qui avait pris la fâcheuse habitude, jusque-là, de procéder aux nominations à la tête des instances et des structures du parti, de manière individuelle, unilatérale et sans recourir au vote, seule procédure démocratique acceptable.

Un parti créé en 2012, qui a grandi trop vite, et n'a pas trouvé le temps de se doter de structures organisationnelles modernes et démocratiques. 

Il a, d’ailleurs, fallu qu’il nomme son fils, Hafedh Caïd Essebsi, à la tête de la direction chargée de la gestion des structures du parti, poste ô combien stratégique, pour que des voix s’élèvent au sein du parti pour contester cette dérive anti-démocratique.

A 88 ans, M. Caïd Essebsi, qui a fait toute sa carrière politique sous deux dictatures, celles de Bourguiba et de Ben Ali, va devoir apprendre les règles de la démocratie interne et accepter de gérer Nida Tounes de manière collégiale, sans paternalisme et sans autoritarisme.

I. B.