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Les préparatifs vont bon train pour les élections, qui doivent se tenir avant la fin de l'année 2014. Cependant, toutes les questions sont loin d'être réglées...

Par Marwan Chahla

 

La Loi électorale a été adoptée, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a été formée et elle fonctionne quasiment à plein régime, les fonds d'opération de cette instance ont été alloués, les questions de son QG, de ces locaux à travers le pays et les autres détails matériels et logistiques sont presque réglées, le démarrage de l'enregistrement sur les listes électorales est fixé pour le 23 juin... Tout serait donc prêt...

Il reste ce détail très important de la séparation ou de la concomitance des scrutins. Pour le président de l'ISIE, Chafik Sarsar, le temps presse et l'Assemblée nationale constituante (ANC) devrait se décider là-dessus au plus vite.

Hier, lundi 19 mai 2014, sur le plateau de ''Ness Nessma News'', M. Sarsar a expliqué que l'ISIE, par souci d'impartialité, a soumis au Dialogue national ses appréciations des deux scénarios envisageables : séparation ou concomitance des élections. «Nous avons présenté notre point de vue sur les aspects techniques et les principes qui pourront organiser les deux options. Nous avons exposé les avantages et les inconvénients des deux cas de figure, les risques... qu'un choix, plutôt qu'un autre, peut impliquer».

Repris prestement, par notre confrère Slaheddine Jourchi sur cette notion de «neutralité» de l'ISIE, qui s'est permise de donner son avis sur cette question éminemment politique, M. Sarsar n'a pas su convaincre: «Nous avons tout simplement essayé de démontrer que si l'on opte pour la concomitance des scrutins législatifs et présidentiel, il y aura beaucoup plus d'efforts à fournir pour la tenue de ces deux élections dans le même temps. Nous avons dit qu'il s'agira, à cette occasion, de bien expliquer aux électeurs qu'il y a deux urnes différentes, mais cette formule comporte les avantages du gain de temps et de l'argent pour notre pays... Il revient à la Constituante de décider. Le temps presse et nous avons besoin de connaitre cette décision, au plus vite».

Néanmoins, il est de notoriété publique que l'option de la concomitance des deux échéances électorales est une thèse qu'Ennahdha défend avec beaucoup de ferveur et de conviction. Les stratèges de Mont-Plaisir se soucient très peu de la confusion que l'électeur peut éprouver, le jour des deux scrutins, à glisser deux bulletins de vote distincts dans deux urnes différentes.

Les Nahdhaouis tablent sur la complexité de pareilles échéances qui se tiennent en même temps pour pouvoir tirer leur épingle du jeu. Le manque d'expérience de l'électeur tunisien moyen et des adversaires politiques «en désordre de bataille» se chargeront du reste pour que les islamistes fassent une bonne récolte législative.

La présidentielle importe peu aux disciples de Rached Ghannouchi... A l'avenir, le locataire du Palais de Carthage ne fera plus que de la figuration. A présent, on sait que tout se jouera au parlement.

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