Le porte-parole du Front populaire (FP) Hamma Hammami a dénoncé ce qu’il considère comme étant une attitude partiale de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) «en défendant, ainsi qu’elle le fait, l’option de la concomitance des deux prochains scrutins».

Qualifiant cette attitude de «négative», M. Hammami, qui parlait au micro de Mosaïque FM, a rappelé que le FP reste favorable au choix de la séparation des législatives et de la présidentielle. Pour lui, il ne fait aucun doute que le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, œuvre pour la préférence nahdhaouie de la tenue concomitante des élections législatives et présidentielle. Aussi dénonce-t-il fermement cette prise de position.

«Il s’agit d’une affaire éminemment politique. En effet, c’est uniquement aux partis politiques que revient le droit de se prononcer sur cette question. Cela n’est nullement le rôle de l’ISIE», a souligné M. Hammami.

«Les arguments que M. Sarsar est en train de fournir, et qui sont liées aux aspects financier, sécuritaire et technique des scrutins, sont très loin d’être convaincantes», ajoute-t-il, sur un ton sévère. Et rappelle, à l’adresse de l’ISIE, cette vérité première que les enjeux des élections sont politiques: «Nous avons encore plus l’impression que l’Instance indépendante tente d’imposer le point de vue d’Ennahdha sur cette question», explique-t-il.

Hamma Hammami est direct et catégorique dans son accusation: «Cette démarche de l’Instance n’a pas pour motif l’amour de la démocratie ou la réduction des dépenses qu’exige la tenue des élections. Tout simplement et tout clairement, pour l’ISIE la séparation des deux élections pourrait porter préjudice aux intérêts d’Ennahdha».

Face à cette situation, le porte-parole du FP en appelle au Quartet du Dialogue national: «Il est inconcevable que le Quartet reste silencieux sur ce sujet grave. Ce dernier doit prendre position et trancher».

Marwan Chahla