Otan-Banniere

Une réunion des chefs militaires de l'Otan, ce week-end à Bruxelles, traitera de l'évolution de la situation en Libye et au sud de la Méditerranée où la menace jihadiste s'aggrave.

Par Imed Bahri

Un site américain spécialisé dans les affaires de défense et de sécurité vient d'annoncer que les Américains tenteront de convaincre leurs partenaires au sein de l'alliance de l'Otan de se pencher sur la situation de la sécurité dans les pays du sud de la Méditerranée, dont la Tunisie, au cours de la rencontre des ministres de Défense, ce week-end à Bruxelles. Des militaires de haut rang assisteront à ces rencontres.

Plus d'attention à la rive sud de la Méditerranée

«Mon conseil aux chefs de la défense est que le flanc sud de l'Alliance mérite plus d'attention que ce qu'il lui est actuellement accordé», a déclaré le général Martin Dempsy, Chairman of the Joint chiefs of Staff, devant les membres du think-tank du Conseil Atlantique.

Il est à noter que, jusqu'à maintenant, la sécurité de la rive sud de la Méditerranée est, essentiellement, l'affaire des pays européens du sud à savoir le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce. C'est le 14 mai 2014, lors de la réunion de ce think-tank que le général Dempsy a aussi estimé que la contagion de ce qui se passe dans la partie est de la Méditerranée et dans l'Afrique du Nord peut gagner l'Europe et même son centre et son nord et changer profondément la vie.

Les Américains semblent regretter la baisse notable des moyens financiers pour soutenir les efforts de défense en raison de la crise économique qui frappe l'Europe.

Otan-Libye

L'Otan a arrosé la Libye de bombes en 2011 pour chasser Kadhafi du pouvoir.

Les jihadistes vont revenir à la maison

Haïm Malka, directeur adjoint et membre d'un autre think-tank basé à Washington, The Center for Strategic and International Studies, a estimé le nombre de jihadistes nord-africains qui vont retourner dans leurs pays à environ 4.000, plus nombreux selon lui que ceux qui étaient partis combattre les Soviétiques en Afghanistan. «Ils vont revenir chez eux connectés avec de nouveaux réseaux, plus radicalisés et ayant plus de capacité militaire qu'ils risquent d'utiliser contre les gouvernements», a-t-il dit.

Barry Pavel, président et directeur à la Brent Scowcrof Center of International Security travaillant pour le Conseil Atlantique, a déclaré, de son côté, que les découvertes de nouvelles sources d'énergie dans la Méditerranée de l'est constituent la nouvelle principale cause d'instabilité dans la rive sud de la Méditerranée. «Nous savons que lorsqu'il y a de nouvelles importantes activités économiques, et de plus incertaines, les activités liées à la sécurité arrivent rapidement».

La réunion des chefs militaires de l'Otan, ce week-end à Bruxelles, traitera vraisemblablement de l'évolution de la situation en Libye. Surtout que la Libye reste sous le coup d'une résolution du conseil de sécurité de l'Onu et peut, à tout moment, renvoyer des troupes pour garantir «sa sécurité».

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