Béji Caïd Essebsi a une fois encore rappelé que l’Assemblée nationale constituante (ANC) a épuisé sa légitimité électorale depuis le 23 octobre 2012.
Dans l’entretien spécial accordé à Nessma TV, mardi soir, le président de Nida Tounes a ajouté que certaines parties ont refusé que l’Assemblée, dont la légitimité électorale est terminée, soit remplacée par une légitimité consensuelle. «Nous avons accepté la Constituante en tant institution du fait accompli, et non pas comme une autorité légale, et elle continue de fonctionner ainsi», a-t-il dit. Cette usurpation de pouvoir, selon BCE, a donné l’occasion à certains constituants d’appeler Mme Amel Karboul et Ridha Sfar à s’expliquer sur l’entrée en Tunisie de touristes israéliens. Pour M. Essebsi, les deux ministres n’ont commis aucune faute. «Quelle loi ont-ils (la ministre du Tourisme et le ministre délégué chargé de la Sécurité nationale) enfreint?», s’est-il interrogé, appelant l’Assemblée constituante à faire preuve d’un plus grand sérieux. «Nous n’aimons pas que l’Assemblée constituante fasse montre d’autant de manque de sérieux, ainsi qu’il a été le cas dans cette affaire», a-t-il ajouté, avant d’expliquer qu’il ne s’agissait nullement de normalisation avec l’entité sioniste. BCE ramène les choses à leur juste proportion. «Tout d’abord, mettons-nous d’accord sur le fait qu’il y a une différence entre la normalisation des relations avec Israël et le fait d’accorder à quelques visiteurs juifs l’autorisation d’entrer en Tunisie. N’oublions pas que la majorité de ces personnes-là ont une double nationalité et qu’elles sont donc détentrices de deux passeports. Soyons clairs, l’Etat tunisien, le gouvernement tunisien n’a pas normalisé ses relations avec Israël. La Tunisie est toujours en guerre avec Israël (…) En outre, ces visiteurs israéliens au centre de cette polémique faisaient partie d’un groupe énorme de touristes qui faisaient escale en Tunisie. On estime qu’un pareil groupe de 3.000 visiteurs dépense pas moins de 100 euros par personne pendant une journée. Que représentent dans un tel arrivage de touristes 6 ou 7 visiteurs israéliens?», s’interroge M. Béji Caïd Essebsi. Et de rappeler que d’autres touristes israéliens ont eu l’occasion, sous les gouvernements de la Troïka, d’entrer en Tunisie, dans des conditions identiques, lançant ces questions accusatrices: «Pourquoi les membres de la Constituante n’ont-ils rien dit, à l’époque? Pourquoi ont-ils fermé les yeux?» Coupant court à cette critique, BCE a exprimé sa satisfaction que l’affaire soit à présent close et que «l’ANC ait été, au bout du compte, raisonnable (…) En définitive, tout cela n’était qu’une tempête dans un verre d’eau». Le message de M. Béji Caïd Essebsi est clair et les flèches qu’il décoche sont assassines: pour lui, depuis le 23 octobre 2012, la Constituante a été un lourd fardeau pour la communauté nationale – en temps, argent public et autres gâchis –, et certains de ses membres, pour meubler leur oisiveté, ont commis des erreurs, beaucoup d’erreurs, ont inventé des évènements et des crises pour faire parler d’eux et lancer leurs campagnes pour les prochaines élections. Marwan Chahla |
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