Beji-Caid-Essebsi-Nida-TounesComme prévu, le président de Nida Tounes a défendu la position de son fils Hafedh Caïd Essebsi à l'intérieur du parti avec des mots forts, démentant toute volonté de favoritisme.

La présence de Hafedh Caïd Essebsi au Nida Tounes a suscité bien des polémiques et des controverses. Il y a des mots de trop à ce sujet, des critiques, des accrochages, des accusations et des contre-accusations, des départs et des fractures.

La position du fils du président du Nida et l’envergure qu’il a pu prendre au sein de ce mouvement ont beaucoup embarrassé son père et président du parti Béji Caïd Essebsi. Cela aurait même été une des raisons principales de la décision de tenir le congrès constitutif du parti, le 15 juin prochain.

«A cette occasion, il y aura des élections, il y aura vote et les choses se tasseront», explique M. Caïd Essebsi. Ce rendez-vous, selon le président de Nida Tounes, aura le mérite de clarifier les choses et déterminera définitivement les rôles au sein du mouvement.

Interrogé, hier sur Nessma TV par notre consoeur Meriem Belkadhi, sur la présence de son fils et les problèmes qu’elle pose depuis quelques semaines, BCE a déclaré que le poids de Hafedh Caïd Essebsi au sein du parti «est de moindre importance que celui du secrétaire général, il est également inférieur à celui de Si Ridha (Belhaj, NDLR), à celui du Trésorier général, il est de moindre importance que celui des autres…». Et il s’empresse d’ajouter: «Sauf que, reconnaissons-le, il (Hafedh Caïd Essebsi, NDLR) est compétent».

«Que puis-je faire, dans ce cas-là?, s’interroge-t-il. Vais-je le tuer pour cela? Qu’a-t-il obtenu de moi, à part le nom?» Et de répondre : «Il a 52 ans. Et je me permets de rappeler qu’il a fait lui-même le choix d’adhérer à notre parti. Je ne lui ai jamais demandé de le faire».

Pour BCE, les choses sont claires et il n’a rien à se reprocher: «Aujourd’hui, mon fils n’a aucune autorité, aucune prérogative dans le mouvement».

«Vous comprenez donc que cette affaire (de favoritisme dont bénéficierait Hafedh Caïd Essebsi, NDLR) est montée de toutes pièces et qu’elle n’est nullement vraie. C’est un prétexte et les élections (du congrès constitutif, NDLR) résoudront ce problème et distribueront les responsabilités». Et le président de Nida Tounes de positiver: «Ainsi, à la suite du verdict de ces élections, les choses se calmeront et cette page sera tournée».

De fait, M. Caïd Essebsi se trouve dans l’obligation de temporiser et d’arrondir les angles – et il en a l’expérience et le talent, à n’en pas douter. Il est également conscient de l’impératif qui s’impose à son parti, mouvement rassembleur, de se lancer dans les prochaines élections avec ses rangs unis.

Le congrès du 15 juin, accomplira-t-il cette mission ou créera-t-il de nouvelles fractures?

Moncef Dhambri

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