Le général Khalifa Haftar, qui a lancé la guerre contre les extrémistes religieux en Libye, va devoir affronter, entre autres, les milices de Abdelhakim Belhaj.
Le «coup de force» du général à la retraite, longtemps exilé aux Etats-Unis, près de Langley, le siège de la CIA, le service de renseignement américain, n’a pas été condamné par les puissances occidentales. Il semble même bénéficier d’un préjugé favorable à défaut d’un soutien franc. Seul, finalement, notre très amateur président provisoire Moncef Marzouki a cru devoir s’opposer, très maladroitement du reste, au général Haftar, en exprimant un soutien tapageur à une «légitimité» à laquelle personne, en Libye et à l’extérieur, ne croit plus. Cela dit, le général Haftar va devoir compter ses ennemis : le groupes jihadiste d’Ansar Charia et les groupuscules affiliés au réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), bien sûr, mais également certaines composantes islamistes du Front national du salut de la Libye (FSNL), notamment les anciens du Groupe islamique combattant libyen (GICL), qui ont pratiqué le jihad en Afghanistan et en Irak, et, surtout, leur chef historique Abdelhakim Belhaj, officiellement président du parti Al-Watan, mais qui dirige en sous-main plusieurs milices islamistes armées radicales implantées à Tripoli. Un affrontement entre les hommes de Haftar et ceux de Belhaj aura donc lieu, tôt ou tard, avec les dégâts que l’on imagine. Reste que Belhaj, qui cherche à jouer aux dirigeants politiques fréquentable, va ronger ses freins le plus longtemps possible, en espérant une défaite de Haftar face aux jihadistes à Benghazi et Derna, et ne fera tomber le masque qu’en dernière instance et au dernier moment, quand il aura le dos au mur. Car on voit mal ce jihadiste pur jus faire allégeance au général Haftar et abandonner ses propres ambitions de pouvoir, que l’on dit incommensurables. I. B. |
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