L'avenir d'Ennahdha en Tunisie et la normalisation des relations entre Tunis et Riyad sont parmi les sujets au menu de la visite qu'effectue, depuis hier, dans notre pays, le roi Mohammed VI.
Par Imed Bahri
L'information pourrait sembler insolite s'il n'y a pas quelques signes qui l'appuient. En effet, le site ''Mondafrique'', vient de révéler qu'avant de se rendre à Tunis, le roi Mohammed VI s'est entretenu avec le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, qui se repose actuellement dans son palais marocain.
Les deux souverains ont discuté au cours de cet entretien des moyens de réactiver l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de convaincre le gouvernement tunisien de la nécessité de combattre Ennahdha, considéré par Riyad comme une filiale de l'organisation mondiale des Frères musulmans.
Selon le même site, dirigé par le journaliste français Nicolas Beau, ex-ami de Moncef Marzouki, et qui fût le premier à révéler l'existence des camps d'entraînement des terroristes sur la frontière tuniso-algérienne, le roi aurait, à cet effet, dépêché en secret son ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad et son directeur de la sécurité nationale Bouchaee Al-Romeili.
Entretien entre le roi Mohammed VI et le président Moncef Marzouki vendredi au Palais de Carthage.
Ce sont les conseillers du prince Abdel Aziz, fils du roi d'Arabie saoudite, qui gèrent ce dossier sensible, et il semble, selon une «bonne source» citée par le journal électronique, que le roi du Maroc va tenter d'obtenir l'engagement du gouvernement tunisien sur ce dossier.
Le journal parle d'un axe Mohammed VI-Abdallah contre Ennahdha et évoque deux rencontres entre les deux souverains. Ces confidences ont été livrées par Samir Sobh, rédacteur en chef du magazine pro-saoudien ''Arabies'' de Yasser Haouari.
Dans le même contexte, le journal électronique marocain ''Yabiladi'' évoque la possibilité d'une médiation entre Tunis et Riyad, car dit-il: «Fort de ses liens privilégiés avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes uni, le Maroc a une occasion idéale pour jouer les bons offices entre la Tunisie et ces deux pays grands bailleurs de fonds et de tourner la page des tensions. Ce qui favorise l'idée d'une tentative marocaine de rapprocher Tunis de Riyad dont les relations sont au plus bas, depuis le début du Printemps arabe».
Cela aura-t-il des conséquences sur le rôle d'Ennahdha sur l'échiquier politique en Tunisie? Comment réagira, dans ce cas, Moncef Marzouki, ami du Maroc et allié indéfectible du parti islamiste.
Si on s'amuse à lier cette information au voyage-éclair que Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, a effectué cette semaine aux Emirats arabes Unis, et dont rien n'a filtré jusqu'ici, sauf qu'un avion spécial lui a été dépêché à cette occasion, on en conclura qu'une grande partie d'échec est en train d'être jouée dans la région et dont notre pays semble devenir l'une des pièces maîtresses. Wait and see !
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