Mohammed-VI-Moncef-Marzouki-CarthageMohammed VI a déploré, à Tunis, le blocage de l’Union du Maghreb et contesté la prétention de l’Algérie, sans la nommer, à vouloir résoudre seul les problèmes de sécurité de la région.

Le roi Mohammed VI, accompagné du prince héritier Moulay El Hassan et du prince Moulay Rachid, est arrivé, le vendredi 30 mai 2014, à l’aéroport Tunis-Carthage, où il a été accueilli par le président provisoire de la république Moncef Marzouki, et des milliers de Tunisiens et de Marocains, membres de la communauté marocaine de Tunisie, présents à l’aéroport et au long des boulevards et avenues de Tunis, pavoisés de drapeaux marocains et tunisiens, menant le souverain à sa résidence officielle.

Par la suite, le roi Mohammed VI eu des entretiens avec le M. Marzouki sur la situation en Palestine, dans la zone sahélo-saharienne et au Maghreb. La discussion a porté aussi sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale ainsi que sur d’autres questions d’intérêt commun.

Dynamisation des relations économiques

Au terme de ces discussions, les deux chefs d’Etat ont présidé la cérémonie de signature de 23 accords, conventions et mémorandums couvrant de multiples secteurs (bourse et finances, économie et industrie, agriculture, enseignement et recherche scientifique, santé, diplomatie, social, sécuritaire, environnement, transports, tourisme, affaires religieuses, administration et gouvernance, énergies renouvelables et promotion des droits de l'homme), qui insuffleront une nouvelle dynamique aux relations économiques et commerciales entre les deux pays et ouvriront de larges perspectives de coopération pour l’intégration maghrébine.

Maroc-Tunisie-signature-accords

Signature de 23 accords bilatéraux touchant de nombreux domaines.

Le domaine religieux est un aspect important de la coopération tuniso-marocaine, la Tunisie cherchant à s’inspirer de l’expérience du royaume chérifien dans ce domaine, notamment en matière de formation d’imams et de prédicateurs.

Les accords signés, à portée stratégique, reflètent le souci du Maroc d’accompagner la transition tunisienne et d’enrichir le cadre juridique régissant la coopération entre les deux pays.

Un Forum économique tuniso-marocain s’est tenu, le 29 mai 2014, à Tunis, avec la participation de plus d’une centaine de femmes et d’hommes d’affaires marocains et d’un nombre avoisinant de leurs homologues tunisiens, en plus des responsables gouvernementaux des deux pays.

Les participants se sont engagés formellement à transformer leur concurrence dans de nombreux domaines en atout commercial commun afin d’élargir l’horizon de leurs échanges commerciaux. Il s’agit de proposer une offre conjointe, de co-investir dans des marchés porteurs pour les économies des deux pays et d’instaurer la transparence et la confiance.

Le souverain marocain est accompagné dans sa visite de 4 conseillers, 12 ministres et d’une forte délégation d’opérateurs économiques des secteurs publics et privés.

Une pensée pour la construction maghrébine

Le samedi 31 mai 2014, après avoir reçu le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, le roi Mohammed VI, accompagné de Moulay El Hassan et de Moulay Rachid, s’est rendu à l’Assemblée nationale constituante (ANC), où il s’est entretenu avec son président, Mustapha Ben Jaâfar, avant de prononcer un discours, le premier prononcé par un chef d’Etat étranger devant cette assemblée.

Après avoir rappelé sa joie et sa fierté d’être présent dans son second pays, la Tunisie, ainsi que les liens qui unissent la famille royale marocaine à «Tounes Al Khadra (la verte Tunisie) et au grand peuple tunisien», le roi du Maroc a souligné le rôle pionnier de la Tunisie dans la promotion des droits de la femme et de la jeunesse et mis en exergue l’adhésion de toutes les composantes de la société tunisienne au dialogue national pour garantir le succès du processus de transition démocratique.

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Mohammed VI reçoit le Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa.

A cet égard, le roi du Maroc a réaffirmé son ferme soutien aux efforts des autorités tunisiennes dans la consolidation des fondements de l’Etat des institutions pour répondre aux aspirations légitimes du peuple tunisien à la liberté, à la démocratie, à la dignité et à la justice sociale et ce, dans le cadre de la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du pays.

Aussi, le rejet des extrémismes, de la violence et du terrorisme constitue-t-il l’unique voie pour la réalisation des espoirs des Tunisiennes et Tunisiens, a ajouté Mohammed VI, soulignant qu’il ne ménagera aucun effort sur la voie de l’édification d’un Maghreb fort et déplorant le blocage regrettable de l’Union du Maghreb qui obère l’exploitation des richesses et des potentialités des cinq pays constituant ce groupement régional.

Dans une allusion limpide à l’Algérie, le roi du Maroc a contesté la prétention de ce pays à vouloir résoudre seul les problèmes de sécurité et de stabilité qui affectent la région et à s’entêter à ériger en stratégie la fermeture de ses frontières avec le Maroc. Une fermeture des frontières contraire à la charte de l’UMA et qui va à l’encontre des intérêts des peuples maghrébins aspirant à l’unité et à l’intégration.

Les Etat du Maghreb sont appelés, aujourd’hui, à surmonter les écueils artificiels pour faciliter l’émergence d’un ordre maghrébin nouveau fondé sur la base de l’esprit et de la lettre du traité fondateur de Marrakech, a encore indiqué Mohammed VI.

Le discours de Mohamed VI a été accueilli par une longue standing ovation de la part des parlementaires. Le souverain marocain s’est rendu, par la suite, au cimetière des Martyrs de Sijoumi où il s’est recueilli, a lu la Fatiha et déposé une gerbe de fleurs pour le repos de l’âme des Martyrs.

I. B. ( avec Tap).

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