offre emploi 11 21«Les jihadistes tunisiens sont nos enfants, mais ils doivent assumer la responsabilité de leurs actes», estime l’ancien secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes.

Depuis l’attaque contre le domicile du ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, dans la nuit du mardi 27 mai dernier, à Kasserine (centre-ouest), le débat politique tourne autour des failles de la stratégie anti-terroriste et la capacité du pays à faire face aux «ennemis numéro 1 de la transition démocratique». S’il y a condamnation unanime de cet acte et s’il y a inquiétude générale également, il y a aussi divergence sur la manière la plus efficace de contrecarrer le danger terroriste.

Pour Touhami Abdouli, l’ancien secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, il s’agit d’une guerre sans merci et il n’est pas question de faire quartier aux terroristes. Invité hier de ‘‘Ness Nessma News’’, M. Abdouli a été catégorique. «Nous devons être nets et précis là-dessus. Lorsqu’il s’agit de la sécurité de notre pays, lorsque la sécurité de la république tunisienne est en jeu, il ne devrait plus être question de se gargariser de hauts principes tels que les droits de l’Homme», a-t-il dit sans ambages.

«Nous sommes en présence d’une lutte sans merci, d’un combat de vie ou de mort. L’évidence devrait s’imposer à tous: nous ne les (les terroristes, NDLR) avons pas cherchés. Ce sont eux qui nous ont attaqués pour tuer, pour tuer le peuple tunisien», a ajouté M. Abdouli.

Pour l’ancien secrétaire d’Etat, «ces gens-là (les jihadistes, NDLR), lorsqu’ils ont décidé d’aller en Syrie, ce n’était pas pour faire du tourisme, pour faire du commerce, ni pour poursuivre des études. Ils ont fait ce déplacement pour tuer, pour tuer les enfants, les mères, les personnes âgées et les soldats de l’Armée arabe syrienne. Ils se sont trouvés ainsi impliqués dans un jeu (géostratégique, NDLR) qui les dépasse et auquel ils ne comprennent rien. Ce sont des pions que les colonialistes utilisent pour servir leurs visées impérialistes et hégémoniques, pour détruire la Syrie. Ces terroristes ont tué en Syrie, au nord et au sud de ce pays arabe».

«A leur retour au pays, poursuit M. Abdouli sans ménagement, nous nous devons d’appliquer la Loi internationale et la loi anti-terroriste de 2003. Ils ont commis des crimes en Syrie et ils doivent être traités en tant que criminels… La seule concession que l’on pourrait faire consisterait, peut-être, à ne pas appliquer la peine de mort. Pour le reste, il ne sera jamais question de pardonner ces crimes».

Encore plus accusateur, Touhami Abdouli appelle les choses par leurs noms: «Ne pas appliquer les conventions internationales que notre pays a ratifiées, ne pas mettre à exécution nos propres lois, rendrait l’Etat tunisien coupable de complicité avec ces criminels. Ce sont nos enfants, ce sont des enfants de la Tunisie – si on peut dire – et on s’est joué d’eux. Mais ils doivent assumer l’entière responsabilité de leurs actes».

Marwan Chahla

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