Le président provisoire de la république s’est rendu, jeudi 5 juin, à Gabès (sud-est), suite aux 5 morts et dégâts provoqués par la crue d’un oued près de Ghérib, entre Kébili et Gabès, à cause des pluies diluviennes.

Des habitants de Gabès ont dénoncé un abandon total de leur région par les gouvernements successifs, la pollution de l’environnement devenue dangereuse pour la santé des citoyens et une infrastructure en mauvais état. Aussi, la visite du président provisoire, qui est venu les mains vides, a-t-elle été perçue comme une campagne électorale prématurée.

«Ennahdha n’a rien fait pour nous. Ce parti nous a abandonnés et vous l’avez soutenu, monsieur le président. Nous refusons que vous profitiez de nos malheurs pour faire campagne», lui lance un habitant de la région, membre de l’association Nheb N3ich (Je veux vivre). Et d’ajouter: «La pollution tue à petit feu vos citoyens monsieur le président, est-ce que vous vous en rendez compte?»

Moncef Marzouki n’a pas flanché et a pu prendre la parole pour déclarer qu'il comprenait la douleur des habitants de Gabès et leur promet (encore?) que les autorités vont sérieusement se pencher sur les besoins de la région.

Le président provisoire a été interrompu à plusieurs reprises par les protestataires qui n’ont pas cessé de crier : «Nous en avons marre des paroles, nous attendons des actions!».

Y. N. M.

Illustration: Captures d’écran de la vidéo d'Ali Jabeur, journaliste à l'Association Tunisienne des Médias Alternatifs.