Le sort de l'Union pour la Tunisie (UpT) est-il sérieusement menacé?, comme le craint Samir Ettaieb (El-Massar). Lazhar Akremi (Nida Tounes) dédramatise. Sans convaincre...
Par Marwan Chahla
La pression des prochaines campagnes électorales se fait sentir de plus en plus, les partis s'affairent à définir leurs stratégies, de nouvelles alliances politiques se tissent, d'autres s'effritent et se meurent...
L'Union pour la Tunisie (UpT), une alliance politique qui a joué un grand rôle dans la mobilisation contre le gouvernement de la Troïka, l'avènement du Dialogue national et la mise en place du gouvernement Mehdi Jomaa, est-elle aujourd'hui sérieusement menacée? Le parti Al-Jomhouri d'Ahmed Néjib Chebbi l'a déjà quittée et, selon Samir Ettaieb, porte-parole d'El-Massar, Nida Tounes s'apprête lui aussi à plier ses bagages.
Manifestation de l'Union pour la Tunisie au Bardo durant l'été 2013.
Une alliance politique et électorale, dites-vous?
Hier, dans une interview accordée à notre confrère ''Le Maghreb'', M. Ettaieb a déclaré qu'il est devenu très difficile de parler de l'existence d'une UpT et que, dans le cas où Nida Tounes décidait d'emboîter le pas à Al-Jomhouri et de se lancer dans les prochaines élections en solo, le parti El-Massar aviserait et trouverait facilement l'alternative.
Très vite, la direction du parti de Béji Caïd Essebsi a réagi et tenté d'apaiser les inquiétudes de M. Ettaieb. Par la voix de son porte-parole Lazhar Akremi, Nida Tounes temporise et rassure: «L'UpT existe toujours et il n'a jamais été dans nos intentions de la quitter».
M. Akremi tente de ramener les choses à leur juste proportion et dédramatiser: «Il y a eu certes quelques désaccords au sein de l'Union, notamment au sujet de la meilleure approche des élections, sur la manière de mener la campagne électorale et sur l'établissement de listes électorales communes... N'oublions pas que l'UpT est une alliance politique et électorale. Si nos points de vue peuvent diverger sur certains points et si la dimension électorale de notre coalition peut battre de l'aile, cela ne signifie en rien que le mouvement n'existe plus, qu'il soit mort et enterré... L'Union pour la Tunisie et l'esprit qui lui a donné naissance ne devraient pas se limiter à l'organisation de meetings électoraux communs ou à l'établissement de listes électorales communes».
Conférence de presse des dirigeants de l'UpT durant l'été 2013.
Absence d'accord sur la stratégie électorale
Lazhar Akremi préfère plutôt mettre l'accent sur les autres mesures et actions communes qui pourraient compenser l'absence d'accord sur une stratégie électorale globale. «Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, car l'on trouvera les moyens et les formules pour donner sens à notre Union et nous nous donnerons, les uns aux autres, le soutien électoral qu'il faut».
Pour M. Akremi, la réaction de Samir Ettaieb reste «tout simplement l'expression d'une certaine irritation», à laquelle il ne faudrait pas donner suite.
Le commun des observateurs de la scène politique tunisienne ne demanderait qu'à croire les professions de foi de «l'ogre nidaïste» et calmer les craintes d'El-Massar et les autres «petits poucets» de l'UpT.
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