Ayant eu vent de l’éventuel départ de Mehrez Zouari, ex-directeur des services spéciaux et de l’Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure au ministère de l'Intérieur, sous les deux gouvernements d’Ennahdha, Hamadi Jebali et Ali Larayedh, Basma Khalfaoui, épouse du défunt Chokri Belaid, a demandé au ministère de l’Intérieur de l’empêcher de quitter la Tunisie.

Issam Dardouri, président de l'Organisation tunisienne des forces de sécurité et du citoyen, a indiqué, aujourd’hui, sur son compte Facebook qu’il serait «judicieux de la part des autorités d’interdire de voyage Mehrez Zouari, car ce dernier est impliqué dans plusieurs affaires, notamment dans la création de la police parallèle et dans le meurtre de Chokri Belaïd».

Contactée par Kapitalis, Me Khalfaoui a déclaré que 5 courriers ont été envoyés, mardi matin, aux autorités, notamment au ministère de la Défense, au chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa ainsi qu’au ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou.

Ce dernier a même été contacté au téléphone par Mohamed Jmour, secrétaire adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), qui lui a réitéré la demande. M. Ben Jeddou a répondu que seul une décision de justice pourrait interdire M. Zouari de quitter le territoire. M. Jmour lui a alors rappelé que, dans des cas spécifiques et selon un article de loi, le ministère de l’Intérieur est habilité à prendre cette décision administrative.

Il est à rappeler que Mehrez Zouari a été accusé par le comité de défense de la famille de Chokri Belaïd d’être impliqué dans l’assassinat de l’ex-leader du Watad et il devait être entendu par le juge pour apporter sa version des faits. Son nom a souvent aussi été accusé par les syndicats de la sûreté d’avoir mis en place et dirigé une police parallèle en liaison directe avec les responsables du parti islamiste Ennahdha.

Les différents avertissements et alertes sont tombés dans les oreilles d’un sourd, car, selon nos sources, Mehrez Zouari a pu prendre l’avion, aujourd’hui à 16h, vers la Turquie, en compagnie de son épouse. Reviendra-t-il en Tunisie et répondra-t-il un jour à la convocation de la justice?

Y. N. M.