A peine mise en place, l’Instance Vérité et Dignité a enregistré, mardi 17 juin, la démission de l’un de ses 15 membres : Khemaies Chammari.
Que cette démission ait été annoncée après l’«élection» de Sihem Bensedrine à la tête de l’Instance Vérité et Dignité est assez significatif du très mauvais démarrage ce «machin» chargé de la mise en oeuvre de la justice transitionnelle. M. Chammari a justifié sa démission par des «raisons de santé et personnelles», mais le timing de cette démission ne laisse aucun doute sur sa véritable motivation. Les divergences (et clashs) entre Mme Bensedrine et M. Chammari, deux vieux routiers de la lutte contre la dictature et pour les droits de l’homme, sont anciennes, historiques voire homériques. Mme Bensedrine est trop proche d’Ennahdha (Rached Ghannouchi) et du Congrès pour la république (Moncef Marzouki) pour que sa présidence d’une telle instance puisse avoir un sens et être justifiée et acceptée. Mme Bensedrine a été formellement «élue» mais réellement installée à la tête d’une instance dont la composition a été négociée entre les partis politiques au prorata de leur représentation à l’Assemblée constituante. Cherchez donc Ennahdha, le CpR et Ettakatol! C’est risible, ridicule et si peu crédible que des voix s’élèvent déjà pour critiquer l’Instance Vérité et Dignité et appeler à la boycotter. D'ailleurs on est bien fondé de douter qu'elle puisse un jour fonctionner avec son attelage actuel... Last but not least, Mme Bensedrine, dont on connait le tempérament autoritaire et individualiste et, surtout, son âme rancunière, aura du mal à fonctionner en équipe et à se mettre au service du groupe. D’autres tempêtes sont donc en vue... I. B. |
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