Mohamed Ben Kilani, pilote de ligne de 37 ans à la compagnie Tunisair a refusé, samedi dernier, d’embarquer cinq proches de l’épouse de Ben Ali. Il raconte et explique son acte patriotique…


«J’avais embarqué les passagers, j’étais prêt à décoller pour Lyon (centre-est de la France) vendredi à 14 h 30, mais je n’en ai pas reçu l’autorisation. On m’a prévenu qu’il y aurait cinq passagers supplémentaires, que c’était un ordre. J’ai tout de suite compris qu’il s'agissait de la famille présidentielle, la famille Trabelsi. Quelqu’un de la compagnie me l’a confirmé (…)
«Il y a eu comme un flash dans ma tête, j’ai revu les images des événements ces derniers jours en Tunisie et j’ai décidé de ne pas participer à cette expédition de criminels. Si je ramène cette famille, je serai un traître pour toute ma vie (…)
«J’ai fait mon devoir en tant que Tunisien. Je regrettais de ne pas avoir pris part aux manifestations, alors j’ai voulu participer au mouvement (de révolte) à ma manière. Je représente l’opinion publique tunisienne, j’avais aussi l’approbation discrète du copilote et du reste de l’équipage. Ils ne voulaient pas participer non plus, je le voyais sur leurs visages (…)
«Je n’ai pas personnellement souffert des agissements de cette famille, mais je connais beaucoup de gens qui sont dans ce cas. Cela faisait des années que nous étions sous la pression de ce régime (…) Il faut que tout le monde bouge, il faut bouger pour la liberté».

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Tunisie. Le pilote qui a refusé d’embarquer des membres du clan Ben Ali

Mohamed Ben Kilani, pilote de ligne de 37 ans à la compagnie Tunisair a refusé, samedi dernier, d’embarquer cinq proches de l’épouse de Ben Ali. Il raconte et explique son acte patriotique…

«J’avais embarqué les passagers, j’étais prêt à décoller pour Lyon (centre-est de la France) vendredi à 14 h 30, mais je n’en ai pas reçu l’autorisation. On m’a prévenu qu’il y aurait cinq passagers supplémentaires, que c’était un ordre. J’ai tout de suite compris qu’il s'agissait de la famille présidentielle, la famille Trabelsi. Quelqu’un de la compagnie me l’a confirmé (…)

«Il y a eu comme un flash dans ma tête, j’ai revu les images des événements ces derniers jours en Tunisie et j’ai décidé de ne pas participer à cette expédition de criminels. Si je ramène cette famille, je serai un traître pour toute ma vie (…)

«J’ai fait mon devoir en tant que Tunisien. Je regrettais de ne pas avoir pris part aux manifestations, alors j’ai voulu participer au mouvement (de révolte) à ma manière. Je représente l’opinion publique tunisienne, j’avais aussi l’approbation discrète du copilote et du reste de l’équipage. Ils ne voulaient pas participer non plus, je le voyais sur leurs visages (…)

«Je n’ai pas personnellement souffert des agissements de cette famille, mais je connais beaucoup de gens qui sont dans ce cas. Cela faisait des années que nous étions sous la pression de ce régime (…) Il faut que tout le monde bouge, il faut bouger pour la liberté».