Adel-Fekih-Rached-GhannouchiLa présence de Adel Fekih, ambassadeur de Tunis à Paris (et membre d’Ettakatol), dans les meetings d’Ennahdha en France ne gêne en rien le ministère des Affaires étrangères.

Dans un communiqué publié lundi, suite aux critiques adressées par plusieurs citoyens tunisiens à leur ambassadeur en France, qui a fait montre de complaisance voire d’allégeance à Ennahdha en assistant aux meetings présidés par Rached Ghannouchi dans la capitale française, le ministère des Affaires étrangères a réagi en déclarant que cela n’affecte en rien la «neutralité» de M. Fekih.

Ce qui a choqué le plus les Tunisiens, c’est que cet ambassadeur, qui doit son poste, en grande partie, à Ennahdha, ne s’est jamais montré dans les meetings des autres partis en France, ni celui de Nida Tounes, ni ceux du Front populaire, d’Al-Jomhouri, d’Al-Massar ou même du Congrès pour la république, allié d’Ettakatol au sein de la Troïka.

Alors que pour le meeting de Ghannouchi, président d’Ennahdha, il est allé presque en rampant...

On peut dire que la «neutralité» de M. Fékih (qui n’a rien à voir avec la diplomatie et n’aurait jamais dû occuper un poste diplomatique aussi important) est décidément à géométrie variable. C’est une «neutralité» dont le tropisme nahdhaoui est, pour le moins, voyant.

Adel-Fekih-Ennahdha-Paris

Adel Fekih (5e à partir de la droite) écoute religieusement le discours de Rached Ghannouchi sur la démocratie islamiste. 

M. Fekih a assisté à plusieurs activités et meetings d’Ennahdha et, à chaque fois, il était aux premiers rangs, aux côtés de Rafik Abdessalem, Ameur Larayedh, Houcine Jaziri et Karim Azzouz, responsable du parti Ennahdha à Paris et, accessoirement, consul général de Tunisie à Paris.

Il y a 2 mois, plusieurs associations (dont l’Association démocratique des Tunisiens en France, la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, l’Union des travailleurs immigrés tunisiens) ainsi que plusieurs représentants de la société civile ont exigé du gouvernement la révocation de Karim Azzouz, mais le Premier ministre Mehdi Jomaâ a fait la sourde oreille.

Z. A.

Illustration : Adel Fekih (ici en compagnie de Rached Ghannouchi) a l’honneur des pages nahdhaouies.

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