Marzouki-Malabo-SissiHier, au moment où le président égyptien donnait son discours au sommet africain de Malabo, Moncef Marzouki faisait mine de ne pas l’écouter et de feuilleter un document.

Dans la salle de conférence de Sipopo, où se tenait la cérémonie d’ouverture du 23e Sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine, tous les yeux étaient rivés sur le président égyptien Abdelfattah Sissi, fraîchement et triomphalement élu. Il était la star du sommet et son discours était très attendu par ses pairs. A la notable exception de Moncef Marzouki, le président provisoire tunisien, qui avait la tête ailleurs et tenait à le montrer. La caméra de télévision, qui diffusait en direct le discours, ne pouvait pas le louper, en s’attardant sur lui quelques secondes.

L’image, on l’imagine, n’a pas échappé à la vigilance des médias égyptiens, qui y ont vu un nouvel affront lancé par le Tartour tunisien au président égyptien. Et ils n’ont pas ménagé leurs critiques pour l’allié de islamistes qui a laissé prospérer l’extrémisme religieux et le terrorisme en Tunisie et en Afrique du Nord.

Ceci n’a pas manqué de mettre mal à l’aise beaucoup de Tunisiens qui, sur les réseaux sociaux, n’ont pas cherché à défendre leur président.

Ils se sont contentés de dire qu’il ne les représente pas, rappelant qu’il a été élu à l’Assemblée constituante par seulement 7.000 voix de ses partisans du Congrès pour la république (CpR) et placé au Palais de Carthage par ses alliés d’Ennahdha, membres de la confrérie des Frères musulmans que Abdelfattah Sissi a éjectée du pouvoir en Egypte. Ceci explique cela...

Quant aux relations tuniso-égyptiennes, historiquement amicales et fraternelles, mais qui ont été démolies par Ennahdha et son Tartour de président, il va falloir attendre longtemps pour les voir rétablies et normalisées.

Z. A.

{flike}