«Ennahdha, qui n’a pas réalisé les aspirations de beaucoup de ses électeurs, risque d’être sanctionné aux prochaines élections», a admis Ali Larayedh.
Si la transition démocratique a enregistré quelques ratés, c’est de la faute d’Ennahdha et de ses alliés, qui ont sous-estimé l’ampleur du travail à accomplir, mais c’est aussi, et surtout, de la faute de l’opposition, qui les empêchés de travailler, a estimé Ali Larayedh, ancien chef du gouvernement (mars 2013 - janvier 2014), dans une interview publiée dimanche par ‘‘Acharq Al-Awsat’’. Le responsable d’Ennahdha, ancien ministre de l’Intérieur et ex-chef du gouvernement provisoire, admet que les dirigeants d’Ennahdha et leurs alliés n’ont pas bien évalué les difficultés que traverse le pays et ont pris à la légère les exigences de la transition démocratique, alors que la situation s’est avérée beaucoup plus compliquée que prévue. «Le manque d’expérience politique d’Ennahdha, de ses alliés et de ses opposants a conduit à la crise. Ce qui nous a poussés au retrait du gouvernement de manière civilisée», a-t-il dit. Et de préciser que les difficultés ont été sous-estimées par toutes les parties et que l’opposition n’a pas laissé le gouvernement travailler en paix. «Certaines parties n’arrivent encore pas à tolérer l’autre et ont du mal aussi à accepter les jeux de la démocratie. Certaines parties font encore appel à la rue et à la violence. Elles font partie de l’élite, mais fonctionnent avec la mentalité de l’ancien régime qui imposait sa loi par la force.» Interrogé à propos des chances d’Ennahdha aux prochaines élections, Ali Larayedh n’a pas exclu la candidature d’un membre de son parti à la présidentielle. Comme d’autres partis, Ennahdha a sa propre base politique, mais ce qui est le plus à craindre, c’est l’abstention, a souligné l’ex-Premier ministre. «Selon des études proches de la vérité, 40% des Tunisiens ne souhaitent pas voter. Et Ennahdha, qui n’a pas réalisé les aspirations de beaucoup d’électeurs, risque d’être sanctionné», a-t-il admis. Z. A. |
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