Suite à la requête déposée par l’Association des Tunisiennes et Tunisiens en Suisse et à l’action menée par Me Ridha Ajmi, le Conseil Fédéral vient d’annoncer que les avoirs du clan Ben Ali-Trabelsi sont bloqués avec effet immédiat sur tout le territoire suisse.
Une enquête pour déterminer les biens détournés
Dans un communiqué publié par le Département fédéral des Affaires étrangères, il est stipulé que les autorités tunisiennes ont la possibilité de présenter une demande d’entraide judiciaire en matière pénale à la Suisse afin, selon nos informations, d’ouvrir une enquête pour déterminer les biens exacts détournés par l’ex-président tunisien Ben Ali, son épouse et leur entourage et de les récupérer par la suite.
Par ailleurs, les autorités helvétiques interdisent «toutes ventes et aliénation des biens immobiliers appartenant aux familles de Ben Ali et Trabelsi».
Cette requête qui a conduit au blocage des fonds de Ben Ali et de son épouse a été appuyée par le Mouvement citoyens genevois (Mcg), un parti d’extrême droite qui récupère une fois de plus un évènement international pour faire parler de lui. L’argument du Mcg, «préserver l’image de la Suisse qui a été malmenée par l’affaire Kadhafi».
Eviter le détournement des fonds tunisiens
Première victoire tunisienne sur terre étrangère en attendant que les autres pays fassent la même chose avec les avoirs détournés par les Ben Ali-Trabelsi. Egalement concerné par un gel de ses avoirs en Suisse le président sortant de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo
L’ambassade de Suisse à Tunis nous a fait parvenir un communiqué où elle confirme que «le Conseil fédéral suisse a décidé de bloquer, avec effet immédiat, les éventuels avoirs en Suisse de l’ancien président tunisien et de son entourage». Le Conseil explique ce blocage par sa volonté d’«éviter tout risque de détournement des fonds publics tunisiens». Et affirme vouloir «prendre toutes les mesures nécessaires» pour cela.
L’ordonnance, entrée en vigueur aujourd’hui pour une durée de trois ans, veut ainsi éviter que d’éventuels avoirs ne soient transférés de la Suisse vers l’étranger et n’échappent ainsi aux mesures décidées.