D’après Al-Jazira, l’ancien président de la Chambre des conseillers depuis 2005, Abdallah Kallel, a été empêché de prendre l’avion vers la France avec d’autres membres de sa famille.


Abdallah Kallel est l’une des figures centrales du système mis en place par Ben Ali au lendemain de son accession du pouvoir en 1987. Il a été successivement ministre de la Défense nationale (1988-1991, puis de 1996-1997), de l'Intérieur (1991-1994, puis entre 1999-2001).
En février 2001, M. Kallel, qui fait figure de faucon, fait l'objet d’une plainte pour «lésions corporelles graves, séquestrations, injures, mise en danger de la santé, contraintes et abus d'autorité» déposée contre lui par Abdennacer Naït-Liman, un réfugié politique tunisien à Genève (Suisse) depuis 1995et président d’une association des victimes de la torture en Tunisie. Naït-Liman a lui-même été torturé dans les locaux du ministère de l’Intérieur entre le 22 avril et le 1er juin 1992. Kallel se trouve alors en Suisse pour se faire soigner à l’Hôpital cantonal de Genève où il subit un triple pontage coronarien après avoir eu un malaise. En effet, alors qu’Hatem Ben Salem est aperçu par un employé de l’hôpital, ce dernier appelle Naït-Liman. Celui-ci en informe alors Eric Sottas, directeur à Genève de l’Organisation mondiale contre la torture (Omct), et l’avocat Me François Membrez.
Cette initiative est une première pour le parquet suisse mais l’ancien ministre quitte le territoire suisse à temps grâce au passeport diplomatique que lui ont remis — en un temps record — les autorités tunisiennes. Eric Sottas estime qu'«il est responsable de la torture de milliers de personnes».