Manif-DCTELa société civile relève de graves dysfonctionnements pouvant porter préjudice à la bonne marche des prochaines élections, notamment pour les Tunisiens à l’étranger.

Nous publions ci-dessous le communiqué de la Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’étranger (DCTE), diffusé samedi, et qui sonne l’alarme, souligne les dysfonctionnements en question et présente des propositions pour y faire face.

"Treize jours après le démarrage des inscriptions des Tunisiens expatriés sur les listes électorales à l’étranger, un climat de flou et de confusion règne dans toutes les circonscriptions.

L’examen des listes des membres des Iries a révélé en effet l’absence de neutralité et d’indépendance de la majorité de ces membres nommés par l’Isie, dont une grande partie appartient au mouvement Ennahdha ou du moins entretient des liens étroits avec lui: France 2, Allemagne, Italie, Libye, Suisse, où des recours déposés par la société civile n’ont pas eu de suite de la part de l’Isie.

Ayant observé de près la mise en place de la première étape du processus, la Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (DCTE) tient a attirer l’attention de l’opinion publique tunisienne à l’intérieur comme à l’extérieur du pays sur la gravité des dysfonctionnements susceptibles de porter préjudice à la bonne marche de l’opération électorale dans son ensemble.

Le mode opératoire choisi par l’Isie a montré ses limites en privant des milliers de citoyens de la possibilité de s’inscrire; il a en outre mis à nu l’incompétence criante de ceux qui ont été chargés d’en assurer le bon déroulement.

A France I, les membres de l’Irie ont été recrutés dans les associations soupçonnées de proximité avec le mouvement Ennahdha, avec la défunte Troïka, ainsi qu’avec Karim Azouz, ancien porte-parole du parti islamiste et actuel consul général.

Parmi ces associations on trouve l’Unit, certains segments de l’Atuge, Conect et Escot, dont est issu le président de l’Irie France I.

Manif-DCTE-Paris-2

Rassemblement à l'appel de la DCTE  devant l'ambassade de Tunisie à Paris, le 12 juillet 2011.

L’ambigüité s’épaissit davantage lorsqu’on sait que les inscriptions, effectuées par un personnel administratif non identifié, se font à huis-clos dans le secret des consulats et en l’absence de la société civile. Et pour compléter le tableau, le gouvernement de Mehdi Jomâa vient de choisir le passage en force en installant au cœur du processus électoral en France le consul général nahdaoui, en refusant de le révoquer au mépris des recommandations contenues dans la feuille de route.

Aujourd’hui, il est clair que si des solutions urgentes pour vaincre ces obstacles ne sont pas trouvées, tout le processus électoral risque de s’effondrer d’un seul coup et la seule chance de notre pays pour sortir de la période de transition vers l’édification d’une Etat civique, démocratique et moderne s’en trouvera compromise.

Pour la Dynamique citoyenne, ces élections, pour lesquelles les Tunisien-n-e-s ont payé et continuent de payer le prix fort, constituent une étape majeure dans notre histoire. Elle exprime sa grande inquiétude face au sentiment de suspicion et d’amertume général qui se répand parmi les Tunisiens, comme si les jeux sont déjà faits, d’autant que la société civile se trouve dans une position d’impuissance face à cette tentative de verrouillage et de prise en otage du notre rêve démocratique.

Il est par conséquent de notre devoir de nous battre pour créer les conditions propices à l’organisation d’une compétition honnête et transparente afin d’éviter le délitement du processus électoral et épargner au pays le chaos, car c’est de cela même que dépendra notre avenir.

La DCTE exhorte l’ensemble de nos compatriotes ainsi que les associations de la société civile a garantir, par une participation massive, des élections libres transparente et démocratiques. Elle appelle :

- à la dissolution pure et simple de toutes les Iries de l’étranger et leur remplacement, le temps que l’Isie nomme sur des bases saines des nouvelles Iries neutres et compétentes, par des collectifs constitués de citoyens et des membres de la société civile qui auront pour tâche, comme en 2011, la sensibilisation et la poursuite des inscriptions de nos compatriotes sur les listes électorales;

- à la révision de la loi électorale dans le sens de la modification du calendrier des élections pour permettre la prolongation des délais d’inscription;

- à la révocation immédiate de l’ambassadeur, membre du parti Ettakatol et du consul général de Tunisie à Paris et leur remplacement par un chargé d’affaire et un vice-consul dont les missions prendront fin avec la clôture du processus électoral."

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