offre emploi 11 21La décision des membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC) de s’octroyer une retraite à vie n’a pas manqué de choquer beaucoup de citoyens tunisiens.

Quand on connait les difficultés financières du pays, avec un taux d’endettement avoisinant 50%, un déficit budgétaire de plus 6% et des difficultés à trouver les ressources nécessaires au bouclage du budget de l’Etat pour l’exercice en cours, cette décision unilatérale des députés ne peut qu’être perçue pour ce qu’elle est : égoïste, opportuniste et ne tenant pas compte des intérêts supérieurs du pays.

Ces députés, dont le mandat fixé initialement à une année s’est achevé officiellement le 23 octobre 2012, ont montré jusque-là plus d’ardeur à s’octroyer des augmentations de salaires, des primes et des privilèges et à prolonger indéfiniment leur mission qu’à servir les intérêts de leurs électeurs, dont la majorité souffre du chômage et de la cherté de la vie.

L’économiste ingénieur Mohamed Chawki Abid parle, à ce propos, de «dictatorisation des constituants».

«Après avoir réalisé un dépassement de 150% du temps qui leur est imparti conformément au décret-loi fixant les ‘‘conditions générales de l’élection de l’assemblée nationale constituante’’, les honorables ‘‘élus du peuple’’ ont décidé unanimement d’auto-légiférer en vue s’offrir une retraite à vie, en raison des longs sacrifices qui leur ont causé d’énormes préjudices financiers (perte d’emplois, bradage d’actifs, maladies chroniques…)», note-t-il, et ajoute, sur le même ton ironique: «Décidément, on n’est jamais mieux servi que par soi-même!»

Tout en comparant la décision des constituants de s’octroyer une retraite à vie aux «décisions despotiques prises par Ben Ali en sa faveur pour soigner son train de vie et légitimer le pillage des finances publiques», Mohamed Chawki Abid appelle «le Tribunal administratif et la Cour des Comptes à intervenir préventivement en ordonnant une enquête en vue de sanctionner les instigateurs (de cette décision d’augmentation, NDLR) et leurs complices.»

I. B.

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