L’ex-Premier ministre, qui parlait lors d’une conférence de presse aujourd’hui, mardi 8 juillet 2014, à l’hôtel Africa à Tunis, a averti que le scénario des élections du 23 octobre 2011 risque de se répéter avec une nouvelle victoire programmée d’Ennahdha.

Tout est, aujourd’hui, fait sur mesure pour assurer la victoire du parti islamiste, a encore averti M. Caïd Essebsi.

Béji Caïd Essebsi exprime ses inquiétudes quant à la transparence des prochaines élections.

Le leader de Nida Tounes a rappelé que le nombre de Tunisiens en âge de voter s’élève à 8.200.000, dont 7.500.000 en Tunisie et le reste à l’étranger. Mais beaucoup ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales, alors que, plusieurs bureaux d’inscription sont fermés et les gens sont en colère.

«Nous avons 4 millions d’électeurs déjà inscrits en 2011. Or, nous savons que 1.200.000 d’entre eux ont voté pour Ennahdha, sans parler de ceux qui ont voté pour les alliés des islamistes, le Congrès pour la république (CpR) et Ettakatol. Nous espérions augmenter le nombre d’inscrits pour changer la donne et donner sa chance à tout le monde. Le problème, c’est que l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a fixé la durée de la période d’inscription à un mois, sans ouvrir de bureaux d’inscription partout, en Tunisie et à l’étranger. C’est inadmissible. La machine d’Ennahdha est déjà en marche. En 15 jours, il y a eu 100.000 nouveaux inscrits. A ce rythme, on aura 200.000 nouveaux inscrits à la fin du délai fixé par l’Isie. C’est très peu pour espérer faire le poids. Ces élections n’ont donc plus aucun sens. Que ceux qui ont gagné les élections de 2011 reprennent les commandes du pays et qu’on en finisse», a martelé le leader de Nida Tounes.

Les dirigeants de Nida Tounes au premier rang affichent l'union sacrée.

Et Caïd Essebsi d’enchaîner : «Personne ne fera le déplacement pour voter le 28 décembre (date du second tour de la présidentielle, NDLR). Car tout le monde sera en vacances de fin d’année. On nous dira qu’en reportant la date des élections, nous enfreindrons à la Constitution, stipulant que les élections doivent avoir lieu avant la fin de 2014. Nous répondrons qu’ils l’ont déjà enfreint cette Constitution en fixant la date du 25 janvier 2015 pour la proclamation des résultats définitifs. Dans tous les cas, il n’y a pas eu de respect du délai fixé par la Constitution. C’est pourquoi je demande que l’on change la date des élections et qu’on reporte le 2^e tour de la présidentielle au 25 mars prochain. Ce sera plus juste, plus confortable et nous donnerons ainsi la chance à tout le monde». Interrogé sur le choix d’un candidat de consensus pour la présidence de la république, le leader de Nida Tounes a indiqué que certaines parties veulent marginaliser les élections», par allusion au parti islamiste Ennahdha, dont le président, Rached Ghannouchi, a fait cette proposition.

«Je dis tout simplement que cela n’est pas joli et j’assume ce mot. Il faut que le peuple choisisse son président et les députés qui vont le représenter. C’est son droit. Je ne suis pas d’accord bien sûr», a-t-il tranché.

Z. A.