Moncef-Marzouki-Mohamed-BrahmiAlerté, il y a plus d’un an, par feu Mohamed Brahmi, sur le trafic d’armes dans le pays, Moncef Marzouki a banalisé la menace et s’est interdit de réagir.

Mbarka, épouse du député de gauche Mohamed Brahmi, assassiné le 25 juillet 2013 par des extrémistes religieux, était invitée hier soir, jeudi 17 juillet 2014, à un débat sur le terrorisme sur Nessma TV.

Elle a raconté que son époux a alerté le président provisoire de la république de l’aggravation du phénomène de trafic d’armes en Tunisie, notamment au sud du pays, via le poste frontalier de Ras Jedir, avec la Libye.

M. Marzouki, qui a souvent banalisé les phénomènes de violence et de terrorisme, ne s’est pas inquiété outre mesure. Il a, selon Mme Brahmi, qualifié cette information d’«affabulation des médias de la honte».

Quelques mois après cet échange, plusieurs dépôts d’armes ont été découverts par les forces de sécurité. Mohamed Brahmi a alors recontacté de nouveau le président provisoire pour lui dire que le trafic d’armes n’était pas une intox et qu’il fallait mieux sécuriser le pays et protéger les Tunisiens.

Etrangement, le président provisoire de la république, censé être le garant de la sécurité publique, a cru devoir répondre ceci: «Oubliez donc cette histoire. Ces armes, si elles existent, ne seront pas dirigées contre les Tunisiens. Mais contre les ‘‘azlem’’ (sbires) de l’ancien régime de Ben Ali».

Il convient de rappeler que Mbarka avait déjà fait ces révélations, il y a quelques mois, et Moncef Marzouki ne l’a jamais démentie. Avec un président (et un chef suprême des armées) de cet acabit, on comprend que le terrorisme ait pu prendre racine en Tunisie.

Y. N. M.

Illustration: Moncef Marzouki a reçu, le mercredi 10 octobre 2012, les députés Mohamed Brahmi et Ahmed Khaskhoussi. 

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