Quand Marzouki joue au chef suprême des armées, il parait tellement risible, que l'on résiste mal au besoin d'en rire. Mais l'heure est si grave qu'on en pleure plutôt. De rage et de colère.
Les unités spéciales d'intervention de la sécurité présidentielle seront mises à la disposition du commandement militaire chargé de la lutte antiterroriste.
C'est le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, qui l'a annoncé ce matin, 2 jours après l'attaque terroriste de Henchir Ettalla, au Jebel Chaambi, gouvernorat de Kasserine (centre-ouest), qui a coûté la vie à 14 soldats, mercredi soir, 18 juillet 2014.
«Trop peu, trop tard», serions-nous tentés de commenter, tant la décision présidentielle semble décalée. Si elle soulage la conscience de M. Marzouki, qui est responsable – par son laxisme et sa complaisance vis-à-vis des extrémistes religieux – de la montée du terrorisme dans le pays, cette décision à l'emporte-pièce n'aura aucun impact réel sur la lutte antiterroriste dans le pays. Car – et M. Marzouki le sait mieux que quiconque – il ne s'agit pas d'accroître les effectifs, mais de concevoir une véritable stratégie, de mettre en route des actions concrètes et de doter les équipes sur le terrain de moyens adéquats pour la lutte antiterroriste.
C'est ce que ni Marzouki, chef suprême des armées, ni les gouvernements de la troïka – dominés par le parti islamiste Ennahdha, complice des salafistes et des extrémistes tout azimut – n'ont fait au cours des deux dernières années. Par calcul politique sans doute. Et nous en cueillons aujourd'hui les fruits amers.
M. Marzouki, dans sa posture de chef de guerre, serait bien plus crédible s'il avait pris une pareille décision quand les premiers coups ont été portés par les groupes terroristes à nos valeureux soldats. Ses gesticulations d'aujourd'hui prêteraient à rire si l'heure n'était pas grave. Elles sont, en tout cas, pathétiques, car elles trahissent une volonté d'instrumentaliser la douleur et la colère des Tunisiens et de poursuivre sa campagne pour la présidentielle: sa seule réelle préoccupation du moment.
Y. N. M.
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