Sadok-Chourou-et-Noureddine-Khademi-Banniere

La marche contre le terrorisme, organisée aujourd'hui à Tunis par Ennahdha, était conduite par deux adeptes du djihad: Noureddine Khademi et Sadok Chourou!

Par Zohra Abid

L'ancien ministre des Affaires religieuses, le wahhabite à la solde des Saoudiens, Noureddine Khademi, qui appelait au djihad en Syrie, était, en effet, aujourd'hui, vendredi 18 juillet 2014, aux premiers rangs de la marche contre le terrorisme organisée par Ennahdha, le parti islamiste – soi-disant modéré – allié des salafistes et des extrémistes de tous bords.

Les adeptes du djihad aux premières loges

La marche, qui a rassemblé près de 2000 personnes, a pris le départ après la prière du vendredi de la mosquée Al-Fath, à Tunis, devenue le lieu de ralliement des salafistes djihadistes. C'est de cette mosquée, en effet, où il a fait son dernier prêche public en Tunisie, que le chef d'Ansar Charia, Abou Iyadh, s'est enfui en septembre 2012. On apprendra par la suite que sa fuite a été orchestrée par l'ex-ministre de l'Intérieur, le Nahdhaoui Ali Larayedh.

C'est dans cette mosquée aussi que Noureddine Khademi, imam prédicateur de son état, appelait dans ses prêches les jeunes tunisiens à partir pour le djihad en Syrie contre les ennemis de l'islam.

Le choix du lieu, s'il était anodin, est donc pour le moins douteux!

Aux côtés de Noureddine Khademi, il y avait d'autres grands adeptes du djihad, comme le député Sadok Chourou, qui avait appelé, dans l'enceinte même de l'Assemblée, en 2012, à couper les mains et les pieds des travailleurs qui font des grèves ou des sit-in.

Il y avait aussi l'ancien ministre du Transport, Abdelkarim Harouni, l'ami des Ligues de protection de la révolution (LPR), ces milices violentes au service d'Ennahdha dont plusieurs membres ont été tués ou arrêtés par les forces de sécurité lors d'affrontements avec des groupes terroristes.

Marche-Ennahdha

Cet enfant porte un bandana avec le logo des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas: c'est ainsi qu'à Ennahdha, on apprend aux enfants à devenir djihadiste! (Photo prise de la page Facebook d'Ennahdha) .

Il y avait également un autre faucon de la galaxie nahdhaoui, l'ex-ministre de la Santé Abdellatif Mekki, le faucon déguisé momentanément en colombe, mais aussi le député Habib Khedher, qui voulait imposer la charia dans la Constitution, ou encore Fathi Ayadi, le mielleux membre du Conseil de la Choura, et d'autres figures tout aussi louches d'Ennahdha.

Alliés d'hier, terroristes d'aujourd'hui

Arrivé au niveau du théâtre municipal de Tunis, les manifestants ont fait la prière de l'absent à la mémoire des 15 soldats tués avant-hier par des terroristes à Henchir Ettalla, à Jebel Chaâmbi, gouvernorat de Kasserine (centre-ouest), avant de se donner rendez-vous pour lendemain, samedi 19 juillet, devant la statue d'Ibn Khaldoun à l'avenue Habib Bourguiba, pour un nouveau rassemblement destiné à... dénoncer le terrorisme. Encore ?

Décidément, ces islamistes n'ont pas la conscience tranquille. Ils se sentent tellement coupables d'avoir soutenu et laissé prospérer le terrorisme dans le pays – les terroristes d'aujourd'hui étant leurs alliés organiques d'hier, «nos enfants», disait Rached Ghannouchi –, qu'ils en font un peu trop et en rajoutent, louche après louche, dans la dénonciation du terrorisme. Trop louche tout cela, vous ne trouvez-pas?

Illustration: Les adeptes du djihad Noureddine Khademi et Sadok Chourou conduisent la marche anti-terroriste d'Ennahdha.

{flike}