Les deux députés d’Ennahdha, Habib Ellouze et Sadok Chourou, ne seront pas candidats aux prochaines législatives. C’est, on l’imagine, une bonne nouvelle.
Le Sfaxien et le Djerbien, considérés comme des extrémistes religieux, proches des groupes djihadistes, se sont souvent illustrés, à l’Assemblée nationale constituante (ANC), par des dérapages incontrôlés, qui donnent d’Ennahdha l’image d’un parti où les islamo-démocrates et les djihadistes partisans du califat coexistent en bonne entente, dans une sorte de distribution de rôles permettant au parti islamiste de brasser large. Les deux faucons, accusés par leurs adversaires politiques d’avoir encouragé le développement de l’extrémisme religieux en Tunisie, ont décidé de ne pas rempiler. «Pour laisser la place aux jeunes», dit le premier. «Pour se consacrer à l’étude et à la prédication», dit le second. Habib Ellouze et Sadok Chourou, deux dinosaures du mouvement islamiste tunisien: une espèce en voie de disparition? En fait, les deux hommes ont compris qu’Ennahdha ne leur permettra plus de conduire des listes lors des prochaines législatives, prévues pour le 26 octobre 2014. Ils ont donc préféré s’en aller sur la pointe des pieds, tout en gardant un pied au Majlis Choura du parti Ennahdha, dont ils sont des co-fondateurs, que de courir le risque d’en être renvoyés. Car une nouvelle génération piaffe d’impatience de prendre sa place dans les instances du parti, jusque-là occupées par les dinausaures. I. B. Illustration : Habib Ellouze, Rached Ghannouchi et Sadok Chourou vont-ils passer le témoin à leurs cadets. |
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