L’effervescence populaire ne semble pas marquer de pause. L’avenue principale de Tunis et l’esplanade de la Kasbah, où se trouve le siège du gouvernement sont le théâtre de manifestations sporadiques scandant les mêmes slogans contre le gouvernement provisoire et surtout contre la présence de certains membres du Rcd.
Paradoxalement, personne ne semble s’inquiéter de la reprise du travail dans les secteurs privé et public, qui est en train de se consolider progressivement. Certes l’activité administrative des fonctionnaires est extrêmement réduite, le gros lot revient incontestablement aux discussions relatives aux familles Ben Ali, Trabelsi et leurs acolytes. Est-ce à ce rythme de travail que l’on va améliorer notre situation? Et est-ce que cela va durer interminablement?
Pourtant, toute la population connait les potentialités économiques de leur pays. Il n’est ni gros producteur de pétrole ni détenteur de richesses minérales telles que métaux précieux ou autres. On ne peut même pas assurer notre autosuffisance alimentaire.
Jusqu’ou ira-t-on?
Diagnostiquer l’état de l’économie
L’absence d’une culture politique ou plutôt d’un enseignement rigoureux et polyvalent constituent un frein à la compréhension de la situation politique. Battre le pavé pendant quelques jours et se délecter du «farniente» n’est pas la solution idoine pour permettre une reprise ordonnée de la machine productive. Tous les partis politiques sur scène sont dans l’incapacité de diagnostiquer l’état actuel de l’économie tunisienne ni même de proposer d’urgence des actions correctives.
L’endettement élevé d’un côté et les multiples razzias opérés par les descendants des Beni Hilal (Ben Ali & Trabelsi) de l’autre ont saigné à blanc tous les secteurs économiques. L’industrie est déjà mise à mal d’une libéralisation un peu trop accélérée (Accord d’association avec l’Union européenne qui n’est en fait que la suite du Programme d’ajustement structurel et l’adhésion à l’Omc en sus d’une mauvaise gestion organisée par des responsables véreux). Le démantèlement tarifaire n’a pas favorisé la compétitivité attendue.
Une information transparente sur l’état de notre économie aura sûrement un impact important sur la population. Pour le Premier ministre, une révision des indicateurs mis en place par l’Institut national des statistiques (Ins) donnera des résultats étonnants au départ mais permettra une correction graduelle de la tendance relative à la croissance de l’économie tunisienne.
Des atouts à faire valoir
Les investisseurs étrangers ne seront inquiétés qu’une période donnée mais reviendront très tôt, car nos ressources humaines constituent un capital non négligeable. La proximité de la Tunisie par rapport à l’Europe, l’attractivité du code des investissements et la volonté du Tunisien d’améliorer son cadre de vie constituent des atouts très important.
Cessons de gueuler et essayons de composer avec l’actuel gouvernement même s’il comprend certaines figures qui ne nous plaisent pas. C’est aussi cela un des aspects la démocratie.