Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure pour les élections (Isie), a reconnu, ce samedi 30 août 2014, que son organisation n’a recruté jusqu’ici que 20.000 candidats pour les postes d’agents de bureaux de vote, alors que les besoins de l’Instance sont estimés à 60.000 pour les 12.000 bureaux de vote prévus pour les prochaines élections.

Faisons un petit calcul: les 20.000 agents représentent le tiers des besoins de l’Isie!

A deux mois du scrutin législatif et trois mois de l’élection présidentielle, que l’ISIE de Sarsar fasse pareil aveu fait craindre le pire pour le bon déroulement de ces deux échéances électorales.

Etre agent dans un bureau de vote, dans une véritable démocratie, ne s’improvise pas: cette fonction, pas nécessairement la plus visible de l’iceberg électoral ou la plus mise en avant, peut en définitive déterminer l’issue des scrutins.

Pour le commun des électeurs tunisiens, la femme ou l’homme qui l’accueillera les 26 octobre et 23 novembre prochains dans le bureau de vote de sa circonscription électorale est un citoyen indépendant et neutre et, donc, digne de confiance.

Pour plusieurs raisons, ce détail du processus électoral est loin d’être minime: lorsque l’on sait qu’il n’y a pas de tradition d’élection libre et démocratique dans notre pays et que parmi les 5 millions et plus d’électeurs inscrits, il y a une proportion importante d’analphabètes, l’on est en droit de s’inquiéter sur ce qui pourrait arriver…

Un manque de personnel dans les bureaux de vote ou une sélection à la va-vite de ces agents électoraux ouvre toute grande la porte à toutes les trucages et falsifications possibles et imaginables.

Chafik Sarsar lance un SOS à l’adresse des organisations de la société civile pour que leurs membres se portent candidats et comblent ce gouffre abyssal.

L’Isie a fixé la date du 5 septembre comme nouveau délai pour le dépôt de ces candidatures.

Marwan Chahla