Ennahdha sanctionne Hamadi Jebali pour ses velléités d'indépendance et met Ali Larayedh en pôle position pour récompenser sa discipline.
Par Imed Bahri
Le Conseil dela Choura d'Ennahdha, réuni samedi et dimanche 6 et 7 septembre 2014, à Gammarth, dans la banlieue de Tunis, a avalisé la proposition de son président, Rached Ghannouchi, d'opter pour un candidat consensuel pour la présidence de la république et opté pour le choix d'un candidat de l'extérieur du mouvement islamiste.
Ce qui signifie qu'Ennahdha abandonne définitivement la scénario de la candidature de Hamadi Jebali, l'ancien chef du gouvernement provisoire (décembre 2011-mars 2013) et ex-secrétaire général d'Ennahdha, démissionnaire.
Réunion de Majlis Choura à Gammarth: de gauche à droite, Fathi Ayadi, Rached Ghannouchi et Sahbi Atig.
Ennahdha punit ainsi Hamadi Jebali qui a voulu prendre ses distances vis-à-vis de son parti. Il espérait ainsi donner une dimension nationale à son éventuelle candidature à la présidence et capter ainsi le maximum de voix de l'extérieur du mouvement islamiste. Mais comme les Nahdhaouis, militants d'un parti monolithique à la Soviétique, ne badinent pas avec la discipline, ils n'ont pas apprécié cette marque d'indépendance de la part de l'un de leurs dirigeants historiques. Et comme Hamadi Jebali n'a montré aucune disposition à rentrer de nouveau dans les rangs, le troupeau de Rached Ghannouchi a voulu lui montrer qu'il n'a pas de vie, ni lui ni aucun autre dirigeant, en dehors d'Ennahdha.
Ali Larayedh, ex-chef du gouvernement provisoire (mars 2013-janvier 2014) et actuel secrétaire général du mouvement islamiste ne sera pas, lui non plus, candidat à la présidentielle. Car ses scores dans les sondages lui laissent peu de chance de passer au second tour. Il se contentera donc de présider la liste d'Ennahdha pour les législatives dans la circonscriptions de Tunis1. En cas de victoire d'Ennahdha, il pourrait espérer retrouver le Palais de la Kasbah. Le rêve est permis. Pour lui, en tout cas, plus que pour Jebali qui entame ainsi une nouvelle traversée du désert.
Ali Larayedh et Rafik Abdessalem: fidèles parmi les fidèles.
La leçon, on l'imagine, sera retenue par tous les militants islamistes qui, ces derniers temps, pour diverses raisons, ont montré des velléités de rébellion.
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