Moncef Marzouki et Béji Caïd EssebsiMe Imed Ben Halima a porté plainte contre Moncef Marzouki et le directeur de la sûreté républicaine à propos des menaces de mort visant Béji Caïd Essebsi.

L’avocat a indiqué, lundi 15 septembre 2015, qu’il est du devoir du président provisoire de la république et de ses services de renseignements, d’informer le procureur de la république des menaces dont le président de Nida Tounes et candidat à la présidence de la république est la cible. Il a annoncé avoir déposé sa plainte en tant que simple citoyen et non en tant qu’avocat.

«Moncef Marzouki a été informé des menaces de mort concernant Chokri Belaïd et il n’a pas bougé. Chokri Belaïd a été assassiné. Plus tard, il était au courant des menaces de mort visant le député Mohamed Brahmi. Qu’a-t-il fait? Il s’est contenté de rassurer ce dernier en lui disant que ce n’est pas lui qu’on visait mais plutôt des ‘‘azlem’’ (sbires de l’ancien régime)… Les Tunisiens n’admettent plus aujourd’hui ce comportement. Surtout que l’Assemblée nationale constituante (ANC) et le palais de Carthage sont devenus des viviers du terrorisme. Moncef Marzouki n’a-t-il pas reçu au palais de Carthage des salafistes extrémistes et n’a-t-il pas reçu également les membres des Ligues de protection de la révolution (LPR, milice au service des partis Ennahdha et CpR, NDLR)? Il était temps qu’on en parle, qu’on bouge… Oui, quand on n’informe pas la justice des menaces de mort dont on est informé, on risque une peine de 12 ans de prison. A quoi joue le président? Il risque 12 ans de prison», a dénoncé Me Ben Halima.

Beji Caïd Essebsi a été auditionné, hier en fin d’après-midi, par le doyen des juges d’instruction auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis à propos de ses déclarations, lors du meeting du vendredi dernier au palais des congrès de Tunis, à propos d’un plan d’assassinat dont il serait la cible.

Ces menaces de mort visant le candidat de Nida Tounes à la présidence déchaînent la colère de ses partisans sur les réseaux sociaux.

«Affaire du complot d'assassinat contre Beji Caid Essebsi : c'est le président provisoire de la république qui prévient Beji Caid Essebsi du danger qui le menace et c’est son chef du protocole qui l'annonce au fils du leader de Nida Tounes. Ont-ils prévenu les juges? Ont-ils mis en place un plan pour protéger encore davantage Beji Caid Essebsi? Non. On lui dit ça et on lui dit fait attention à toi. En gros, reste à la maison et ne fais pas ta campagne électorale car tu risques d'être tué lors de l'un de tes meetings. C'est ça un Etat? C'est ça un président de la république?», s’insurge Karim Baklouti Barketallah, membre de Nida Tounes.

Z. A.

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