Rached-Ghannouchi-Mehdi-Jomaa-Banniere

Mehdi Jomaâ s'adressera aux Tunisiens avant le 22 septembre 2014... date limite du dépôt des candidatures à la présidentielle. Un suspense à couper le souffle...

Par Zohra Abid

Alors que tout le monde parle de sa prochaine démission pour se porter candidat à la présidence et se consacrer à sa campagne présidentielle, le chef du gouvernement provisoire fait durer le suspense en se gardant d'infirmer ou de confirmer cette information qui suscite des débats houleux dans les médias et des réactions diverses dans la classe politique.

C'est ce qui a poussé des membres du bureau exécutif de l'Union générale tunisienne de Travail (UGTT) à appeler Mehdi Jomaa à s'exprimer à ce sujet pour mettre fin aux supputations. La centrale syndicale, membre du quartette du Dialogue national ayant nommé M. Jomaa au poste de chef du gouvernement provisoire, estime que ce dernier est venu pour une mission bien déterminée, celle de conduire le pays jusqu'aux élections, et qu'il doit suivre à la lettre la feuille de route sur la base de laquelle il a été nommé. «Il a prêté serment et il doit respecter ses engagements vis-à-vis du peuple», dit-on du côté de l'UGTT, où l'on s'oppose ouvertement à la candidature de Mehdi Jomaa à la présidence.

Interrogé, mercredi 16 décembre 2014, par Nessma TV, à propos du soutien présumé d'Ennahdha à la candidature de M. Jomaâ à la présidence de la république, Rached Ghannouchi, président du parti islamiste, s'est contenté de répondre que l'intéressé n'a pas déposé sa candidature. Ce qui signifie qu'il ne voit aucun inconvénient à ce que le chef du gouvernement provisoire fasse acte de candidature. De là à parler de soutien d'Ennahdha au locataire du palais de la Kasbah, il y a un pas que beaucoup franchissent allègrement.

Pour les islamistes, qui n'ont pas encore choisi le candidat à soutenir dans la course à la présidentielle, Mehdi Jomaa feraient peut-être un bon «Tartour II», moins imprévisible et impulsif que Moncef Marzouki, «Tartour I», dont l'appétit de pouvoir s'aiguise plus qu'il n'en faut. Mehdi Jomaa pourrait être également plus malléable car privé d'une machine partisane pour l'appuyer, et il présente un profil avenant, plus acceptable sur le plan international.

Ce qui ne gâche rien, du point de vue d'Ennahdha : en cas de candidature, Mehdi Jomaa pourrait, tout au moins, prendre beaucoup de voix à Béji Caïd Essebsi, le candidat de Nida Tounes et icône des démocrates progressistes, qu'Ennahdha n'aimerait pas voir au palais de Carthage .

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