La course au palais de Carthage fait tourner les têtes: la signature d’un député pour un candidat à la présidentielle coûterait la bagatelle de 150.000 dinars!
C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé, vendredi 19 septembre 2014, Manar Skandrani, ancien dirigeant d’Ennahdha qui a fondé, récemment, sa propre formation, le Parti de la Réconciliation. M. Skandrani n’a pu collecter que 9.000 signatures de citoyens électeurs à l’appui de sa candidature à la présidentielle, alors que la loi électorale en exige un millier de plus. Il n’a donc pas pu se présenter. Il affirme, pourtant, que plusieurs députés lui ont proposé leurs signatures, mais il a refusé. «L’Assemblée nationale constituante (ANC) s’est transformée, ces derniers jours, en un véritable marché où tout s’achète et tout se vend. Certains ont dû payer pour une signature la somme de 150.000 dinars», a-t-il dit. Dans un pays normal, le procureur de la république devrait convoquer M. Skandrani et l’auditionner au sujet de ses allégations dont la gravité ne devrait échapper à personne. Et encore moins à un juge... Riche homme d’affaires gérant plusieurs sociétés en France, Manar Skandrani était chargé de mission auprès de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem Bouchlaka (décembre 2011-mars 2013). Ses fonctions ont pris fin officiellement le 22 novembre 2013. Il a, par la suite, critiqué Ennahdha et pris ses distances vis-à-vis du parti islamiste avant de fonder sa propre formation. Il est devenu une sorte d’électron libre, en rupture de ban avec sa famille idéologique, mais rejeté par le reste de la classe politique. Z. A. |
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