La Suisse a bloqué les avoirs de l’entourage de l’ex-président Ben Ali. La Tunisie a déposé, mardi, une demande d’entraide judiciaire auprès de la Confédération suisse. A combien sont évalués les avoirs gelés?


Concernant ces avoirs, Micheline Calmy-Rey a informé mercredi le Conseil fédéral des derniers développements après la décision, prise la semaine dernière, de geler les avoirs de Ben Ali et d’une quarantaine de ses proches. Elle s’est cependant gardée de dévoiler des chiffres précis, puisque la situation évolue de jour en jour. «Les sommes sont importantes mais pas de l’ordre de ce que l’on a pu craindre», a affirmé André Simonazzi, le porte-parole du gouvernement suisse.

621 millions de francs suisse
La présidente de la Confédération avait cité la semaine dernière la statistique de la Banque nationale suisse pour 2009 faisant état du dépôt de 621 millions de francs suisses [925 millions de dinars] d’origine tunisienne en Suisse. «On ne sait pas à qui ces  sommes appartiennent», avait précisé Mme Calmy-Rey.
La Suisse garde aussi un avion appartenant au clan Ben Ali bloqué à Genève. Des éclaircissements sont en cours à ce sujet, d'après le vice-chancelier de la Confédération. La justice genevoise examine s’il y a lieu de procéder à la saisie de cet appareil qui semble appartenir à Sakher El Materi, le gendre de l'ex-président.
Les registres fonciers ont été appelés à identifier d’éventuels immeubles appartenant aux personnes inscrites dans l’annexe à l’ordonnance instituant le blocage de fonds tunisiens. Certains médias ont fait état de biens immobiliers dans les cantons de Genève et Fribourg. Jusqu’ici, aucun immeuble n’a été annoncé, a expliqué M.Simonazzi, cité par ‘‘Tsr.ch’’.

Les «erreurs» sur la liste seront examinées
Quant aux «prétendues erreurs» de la liste des personnes frappées par les sanctions, deux imprécisions ont été signalées au Département fédéral des affaires étrangères, a expliqué M. Simonazzi. Certaines personnes ont aussi demandé à être retirées de la liste. Ces cas sont à l’examen. «L’annexe est d’ailleurs susceptible d’être régulièrement mise à  jour», a précisé M. Simonazzi.
L'ordonnance porte sur une quarantaine de noms de personnes physiques
et d’entreprises présumées liées au président déchu, notamment des membres des familles Ben Ali, Trabelsi, El Materi, Mabrouk, Chiboub, Abdallah, Jilani et Guiga.

Imed B.