Imed Daïmi, secrétaire général du Congrès pour la république (CpR), admet que son parti a des points communs avec les salafistes, mais pas au point de faire alliance.
Par Zohra Abid
Dans une interview à ''Al-Quds'', publiée mercredi 8 octobre 2014, le secrétaire général du CpR affirme que son parti est en contact avec Jibhat Al-Islah (Front de la Réforme), parti salafiste radical, qui prône l'adoption de la charia, ce qui est, on le sait, en contradiction flagrante avec la constitution tunisienne.
«Quand ils nous invitent à leurs meetings, nous répondons présents», a expliqué Imed Daïmi. «C'est comme avec les autres partis avec lesquels nous avons des points communs, notamment la lutte contre la violence. Mais nous n'allons pas faire alliance avec le Front de la réforme. En revanche, nous sommes prêts à faire alliance de nouveau avec Ettakatol et Ennahdha, car nous avons le même programme et nous sommes opposés au retour des symboles de l'ancien régime sur la scène politique», a expliqué le dirigeant du CpR.
Imed Daïmi (ici avec le prédicateur extrémiste Nabil Al-Awadi) était un membre dirigeant d'Ennahdha avant de se retrouver à la tête du CpR. Son tropisme islamiste est très développé.
Interrogé sur les chances de son parti aux législatives du 26 octobre 2014, M. Daïmi a déclaré que «le CpR ne cesse de gagner du terrain et qu'il sera parmi les 3 partis qui remporteront ces élections.»
Quid de Moncef Marzouki, fondateur et président d'honneur du CpR et son candidat pour la présidentielle du 23 novembre 2011? M. Daïmi a admis que «la présidence a commis quelques erreurs d'appréciation, mais la période était très difficile et le président sortant a pu, bon gré mal gré, assurer la stabilité et préserver les droits et les libertés dans le pays», ajoutant que M. Marzouki «demeure le candidat le plus populaire et qu'il va remporter les élections pour un mandat de 5 ans».
M. Daïmi a également précisé que son parti est attaché à la préservation des acquis de la révolution et qu'il ne fera jamais alliance avec Nida Tounes, «qui cherche par tous les moyens à partager le pouvoir avec Ennahdha» (sic !), ou avec les symboles de l'ancien régime.
«J'appelle l'Instance de élections (Isie) à avoir un œil sur le financement des partis en lice et je demande à certains pays du Golfe et de la région, et surtout les Emirats arabe unis, à ne plus se mêler des affaires internes du pays pour essayer de faire avorter notre révolution», a-t-il également dit.
Marzouki, le soi-disant «laique», a toujours cherché à se rapprocher des islamistes, salafistes et autres (recevant ici des membres des LPR, ces milices islamistes violentes interdites par une décision de justice).
On remarquera, au passage, que M. Daïmi n'a pas cité le Qatar, ami d'Ennahdha, du CpR et du président Marzouki, dont l'ingérence dans les affaires tunisiennes sont autrement plus flagrantes et souvent dénoncées par plusieurs partis.
Il serait d'ailleurs intéressant, à ce propos, de surveiller le financement du CpR, d'Ennahdha et de la campagne électorale de M. Marzouki, que beaucoup soupçonnent de puiser dans des caisses occultes.
En d'autres termes, ceux qui crient au voleur ne sont pas au-dessus de tout soupçon.
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