Le meeting de Béji Caïd Essebsi, jeudi 9 octobre 2014, à Mellassine, a été, sans publicité aucune, un grand moment de communication politique.
D'abord, le choix de ce quartier populaire situé à la lisière ouest de Tunis n'est pas fortuit. Il veut marquer l'enracinement populaire d'un parti dont l'ancrage libéral et petit-bourgeois est assez marqué.
Le mouvement affirme, d'ailleurs, avoir choisi ce quartier populaire, où le taux de chômage est très élevé et où la pauvreté atteint environ 30%, pour le démarrage de sa campagne législative, en partant de la conviction que la révolution tunisienne s'est déclenchée pour des questions sociales.
M. Caïd Essebsi était venu également prêter main forte à la liste de son parti aux législatives dans la circonscription de Tunis2, et les voix des électeurs des quartiers populaires seront décerminants dans le décompte final.
L'organisation a été impeccable de tout point de vue: foule des grands jours, logistique impeccable, dispositif sécuritaire impressionnant et, cerise sur le gâteau, un Béji Caïd Essebsi en pleine forme et très en verve, alliant humour et sens de la formule qui fait mouche.
«Mellassine souffre de pauvreté et de marginalisation. Cette situation ne saurait durer plus longtemps», a lancé le président de Nida Tounes et son candidat à la présidence. «Mellassine, à l'instar des autres régions de la république, a contribué à la révolution et nous allons oeuvrer pour améliorer les conditions de vie de ses habitants. Le programme de Nida Tounes contient des propositions à ce sujet», a ajouté l'ex-Premier ministre, tout en soulignant la nécessité de mieux s'occuper des quartiers populaire qui ceinturent la capitale. «Il faut bien accrocher sa ceinture pour que le pantalon ne tombe pas», a-t-il ajouté, provoquant un éclat de rires dans la salle.
En deux temps deux mouvements, le courant de sympathie est passé entre, d'un côté, l'enfant de Sidi Bou Saïd, bourgeois et fils de bourgeois, qui a passé toute sa vie dans les sphères du pouvoir politique et économique, et le petit peuple des déshérités, eux aussi de père en fils.
Et M. Caïd d'Essebsi de dérouler, en énumérant les points saillants du programme de son parti, notamment la création de 110.000 postes d'emploi entre 2015 et 2020.
«La réhabilitation des régions marginalisées figure parmi les principaux axes du programme de développement élaboré par le mouvement», a-t-il aussi avancé, promettant d'oeuvrer à hisser ces régions au niveau de développement et de confort en vigueur dans la capitale.
Le directeur exécutif du mouvement, Ridha Belhaj, a souligné, de son côté, que Nida Tounes est parvenu à réaliser l'équilibre politique dans le pays (face au parti islamiste Ennahdha, qui dominait la scène politique après les élections du 23 octobre 2011, NDLR), ajoutant , lui aussi, que le mouvement accorde une importance particulière au développement des régions défavorisées et à la réhabilitation des quartiers populaires dont les habitants ont droit, eux aussi, à une vie fécente et digne.
I. B.
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