Lotfi Ben Jeddou admet l’existence d’«abus dans l'institution sécuritaire, comme les mauvais traitements, mais sans aller jusqu’à la torture systématique».
C’est ce qu’a tenu à préciser le ministre de l'Intérieur, dans une déclaration de presse en marge de la cérémonie de livraison à son département d'un lot d'équipements sécuritaires, don de l'Allemagne. Pour parler de torture systématique, «il doit y avoir au préalable une volonté politique, des lieux de détention secrets et des médecins pour la couvrir», a ajouté le ministre, soulignant que «pareilles choses ne peuvent plus jamais se produire après la révolution». A une question relative à des cas de torture qui se seraient produits en prison, le ministre de l'Intérieur a indiqué que le procureur de la république et le juge d'instruction se sont déplacés sur les lieux spécialement pour procéder à des constats et qu'ils ont conclu à l'absence de traces de violence, ce qui, a-t-il dit, rejoint les conclusions du médecin légiste. Lotfi Ben Jeddou a demandé aux organisations des droits de l'Homme d'être plus mesurées dans leurs déclarations «à propos d'un corps en convalescence» (en référence à l'institution sécuritaire) et de se garder d'exploiter cette question à des fins électoralistes. «La torture est un crime et ce ne serait un geste de personne d'ouvrir une enquête sur un tel fait, si jamais il se produit. Toujours est-il que l'institution sécuritaire diligente en général automatiquement une enquête administrative sur tout abus lorsqu'il se produit», a encore précisé M. Ben Jeddou. La mort de deux détenus, Ali Ben Khemaies Louati et Mohamed Ali Souissi, avait provoqué, la semaine écoulée, les critiques d'organisations des droits de l'Homme, craignant que ces décès se soient produits des suites de torture. I. B. (avec Tap). |
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