Mohamed HenidL’UGTT annonce qu’elle va poursuivre en justice Mohamed Henid, membre du Congrès pour la république (CpR), qui l’a qualifiée de... Daêch.

Intervenant, dimanche 12 octobre 2014, sur la France 24, l’ex-conseiller du président provisoire de la république, réputé pour ses excès de langage, a déclaré, sur un ton ironique: «A chaque pays son Daêch et le Daêch de Tunisie c’est l’Union générale tunisienne de travail (UGTT)».

Cette comparaison entre la centrale ouvrière tunisienne, qui a joué un rôle très constructif dans la transition politique tunisienne, à une organisation terroriste comme l’Etat islamique (Daêch), n’est pas seulement exagéré, mais très déplacé et de très mauvais goût.

Ce qui surprend de la part d’un soi-disant universitaire, qui se permet de parler comme un vulgaire provocateur.

La réaction de l’UGTT n’a pas tardé. L’organisation a publié un post, lundi 13 octobre 2014, sur sa page Facebook, où elle répond à l’agitateur du CpR.

«Bien avant la campagne électorale, nous avons demandé à toutes les parties de ne pas mêler l’UGTT aux tiraillements politiques. Nous avons également pris soin d’indiquer que nous poursuivrons en justice tous ceux qui chercheraient à nuire à l’UGTT de Farhat Hached. Et voilà qu’un nain, qui était payé par l’argent du contribuable, ose s’attaquer, qui plus est, sur le plateau d’une télévision étrangère, à la centrale ouvrière. Celle-là même qui, de par sa position pondérée, a aidé à sauver le pays de l’anarchie. Nous allons poursuivre en justice ce Mohamed Henid, que cela plaise ou pas à son parti ou à son candidat de président provisoire et sans prérogatives. Et ce sera de bonne guerre», lit-on dans ce post.

«Parler ainsi à une télévision étrangère c’est un scandale. Faut-il rappeler qui a été la source de division dans le pays? Qui a contribué, par son laxisme, à l’envoi de nos jeunes combattre auprès des jihadistes de Daêch en Syrie?», s’est interrogé, de son côté, Sami Tahri, porte-parole de la centrale syndicale, sur Cap FM.

Il soulignait ainsi les affinités du CpR avec les extrémistes religieux, qui ont même été reçus, au palais de Carthage, par le président provisoire de la république et candidat CpR à la présidentielle.

«L’Ugtt a réuni les Tunisiens et évité une guerre civile. Nous avons du recoller les morceaux après que les dirigeants politiques aient divisé le peuple», a encore souligné M. Tahri.

Z. A.

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