Caïd Essebsi, au Caire, prend rendez-vous avec l'avenir: une fois élu, il oeuvrera au rétablissement des relations tuniso-égyptiennes mises à mal par les islamistes.
Par Imed Bahri
La signification politique de l'invitation lancée par les autorités égyptiennes à Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, pour assister à la célébration du 41e anniversaire des forces armées égyptiennes et de la victoire de la guerre d'Octobre contre Israël, n'échappe à personne.
Souvenons-nous : l'ancien Premier ministre tunisien a salué l'accession de Abdelfattah Sissi à la tête de l'Egypte et, lors de l'élection de ce dernier à la présidence de la république, il a félicité le choix du peuple égyptien.
Cette position qui a tranché, par sa portée diplomatique, sa sagesse et sa pondération, avec les vociférations et imprécations du président provisoire de la république Moncef Marzouki, tempêtant contre le coup d'Etat ayant destitué le président des Frères musulmans, Mohamed Morsi.
Les responsables égyptiens ne l'ont pas oublié et ils ont voulu, à travers cette invitation, envoyer un message aux Tunisiens qui s'apppêtent à aller aux urnes pour élire leur nouvelle assemblée et leur nouveau président: l'Egypte «vote» Caïd Essebsi et elle serait d'autant plus disposée à accélérer le réchauffement de ses relations avec la Tunisie que le président de Nida Tounes accéderait au palais de Carthage. Autant dire aussi qu'un autre scénario susciterait une tout autre réaction de la part de l'Egypte.
En répondant positivement à l'invitation, alors qu'il est en pleine période électorale, M. Caïd Essebsi a voulu sans doute jeter une pierre dans le jardin de Moncef Marzouki – de plus en plus isolé sur la scène internationale et ne gardant que l'amitié de l'émir du Qatar – et, surtout, prendre un rendez-vous avec l'avenir.
En ancien ministre des Affaires étrangères et ex-Premier ministre, Béji Caïd Essebsi est bien placé pour savoir que les relations entre Tunis et Le Caire sont historiques et stratégiques, que les deux peuples ne sauraient rester longtemps éloignés l'un de l'autre et qu'il est, peut-être, de par son expérience, le seul à pouvoir rétablir les ponts détruits par les islamistes d'Ennahdha et leur obligé de président Marzouki.
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