Mohamed-Abdouli-Banniere

Touhami Abdouli s'insurge contre l'utilisation de l'argent politique, une mauvaise pratiques qu'«on trouve chez les grands partis», accuse-t-il.

Par Moncef Dhambri

Interrogé, mardi 14 octobre 2014 par Mosaïque FM, sur l'incidence de certains fonds électoraux sur le déroulement du processus électoral et sur l'issue des prochains scrutins législatif et présidentiel, le secrétaire général du Front du salut national (FSN) n'a pas hésité à qualifier cet impact de «dangereux et néfaste». «Il peut donner aux élections des orientations autres que celles que nous souhaitons pour notre pays et pour sa transition démocratique», selon lui.

Etayant ses propos, le secrétaire général du FSN a été presqu'explicite: «Il y a de grandes formations politiques qui sont sous la tutelle de parties étrangères et qui ont à leur solde des dizaines d'associations qui agissent pour leur compte. C'est ainsi que certains financements occultes s'infiltrent et qu'ils peuvent influencer négativement le déroulement des campagnes électorales».

Refusant toujours de nommer les coupables, qui sont en définitive facilement reconnaissables, M. Abdouli a donné un exemple de ce type d'infractions aux règles de la saine conduite électorale: «Dans la région de Menzel Bouzayane, des offrandes sacrificielles ont été faites – précisément 32 moutons et 3 veaux ont été distribués aux populations locales. Ceci porte un nom: il s'agit bel et bien d'un argent politique sale».

M. Abdouli justifie son rejet en ces termes: «Nous ne nous opposons pas à ce qu'il y ait des œuvres de charité et des dons d'offrandes sacrificielles, mais que cette générosité s'exprime en juin ou en juillet, et non pas juste à la veille de la tenue des scrutins», s'insurge-t-il.

«L'argent politique sale, explique-t-il, est un financement étranger dont l'objectif consiste à soutenir un acteur politique (tunisien, NDLR) qui accepte de servir un agenda étranger ou international. Et cette pratique influence immanquablement le comportement de l'électeur. Rendez-vous bien compte de cela: lorsque vous disposez de 3 ou 4 milliards de cet argent, votre campagne dépassera toutes les autres campagnes. Quand vous avez les moyens de faire la fête, avec tambours et trompettes, tous les soirs, vous allez sans aucun doute faire mieux que vos concurrents. N'oublions pas, non plus, que ces ressources abondantes vous permettent d'acheter des voix. Et cela est très difficile à vérifier, à contrôler... J'en veux pour cela à l'Instance supérieure pour l'indépendance des élections (Isie) qui n'a pas pris les dispositions nécessaires pour faire face à pareils écarts».

«Nous (le FNS, NDLR) n'avons pas sous notre coupe des associations qui travaillent pour nous. Nous n'avons pas d'associations turques ou qataries qui œuvrent pour nous...», a dit M. Abdouli, par une limpide allusion au parti islamiste Ennahdha et au Congrès pour la république (CpR), soupçonnés d'être financés par le Qatar et la Turquie.

La balle est dans le camp de l'Isie de Rafik Sarsar, qui doit agir dans l'urgence, à moins que les dés ne soient déjà pipés?

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