offre emploi 11 21Le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi désavoue Zied Ladhari, le porte-parole de son parti. Le parti islamiste a bien utilisé un drone pour filmer son meeting de Sousse.

Le 11 octobre 2014, une polémique a éclaté sur l’utilisation d’un drone (avion sans pilote) pour filmer un meeting Ennahdha à Sousse.

Le lendemain, Nidhal Ouerfelli, porte-parole du gouvernement, a indiqué, dans un communiqué, que le gouvernement n’a accordé aucune autorisation à Ennahdha ou tout autre parti pour filmer ses meetings électoraux à partir de drones.

Zied Laadhari, porte-parole d’Ennahdha et sa tête de liste pour les législatives dans la circonscription de Sousse, n’a pas tardé à apparaître sur Nessma TV pour affirmer que son parti n’a rien à voir avec les images du meeting de Sousse tournées par un drone ou un hélicoptère. Il a également précisé que plusieurs médias, tunisiens et étrangers, ont été autorisés à couvrir l’événement… Laissant ainsi entendre que ce sont les médias qui ont pris les images en question et que s’ils n’avaient pas eu d’autorisation, cela n’était pas l’affaire du parti islamiste.

On sentait le mensonge, mais on ne s’attendait pas à ce que le démenti vienne du chef du parti islamiste lui-même.

En effet, lors du meeting d’Ennahdha à Bizerte, le 15 octobre 2014, Rached Ghannouchi a reconnu que les images objet de la polémique ont été prises par son parti, qui a bel et bien utilisé un drone pour les tourner.

Le président d’Ennahdha, qui croyait faire de l’humour, a déclaré: «Ce sont de simples petits avions, des jouets d’enfants, car Ennahdha n’a pas d’hélicoptères, comme on l’accuse. Voyons, nous n’avons pas de casernes», a-t-il lancé, avec un sourire moqueur, ajoutant : «Nous vivons tous au 21e siècle et de pareilles technologies sont désormais accessibles. Tous les médias en possèdent», a-t-il expliqué. «Et dire que certains se sont fatigués à vérifier si nous avons eu des autorisations! En réalité, ils étaient juste dérangés que ces images montrent la réalité sur le nombre de partisans présents. Ils auraient voulu pouvoir dire qu’il y en avait moins», a-t-il encore dit.

Reste que M. Ghannouchi semble oublier la loi qui interdit – même au parti Ennahdha – de filmer des images aériennes sans une autorisation préalable des autorités compétentes.

On peut maintenant soupçonner, à raison, que M. Ghannouchi et ses «frères musulmans» sont en train de filmer des sites militaires ou des endroits secrets par leurs fameux... «jouets pour enfants».

Mais, après cet aveu, qu’attendent le gouvernement et le ministère de la Défense pour ouvrir une enquête sur les drones d’Ennahdha?

Y. N. M.

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